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LA FRANCE JUIVE
les Bonniè’es, les Fournel, pour peindre ce monde qui change en quelque manière à vue d’œil.
* Chacun a le pressentiment d’un immense écroulement et s’efforce de fixer un trait de ce qui a été, se hâte de noter ce qui demain ne sera plus qu’un souvenir.
Ce qu’on ne dit pas, c’est la part qu’a l’envahissement de l’élément juif dans la douloureuse agonie d’une si généreuse nation ; c’est le rôle qu’a joué, dans la destruction de la France , l’introduction d’un corps étranger dans un organisme resté sain jusque-là. Beaucoup le voient, en causent à table, s’indignent de rencontrer partout des Sémites tenant le haut du pavé, mais us aiment la paix et, pour des causes multiples, évitent de coucher leurs impressions sur le papier. *
B eût été plus sage, peut-être, d’imiter cette prudence, mais je me souviens que saint Jean range les timides parmi ceux qui peuplent l’abîme infernal et je ne regrette pas d’avoir publié ce livre. Combien de fois m’est-il arrivé, après. Quelque séance dans une bibliothèque, de songer à un écrivain dont l’ouvrage, souvent inconnu, m’avait donné la révélation * du passé, bien 'fait voir* bien expliqué un point d’histoire énigmatique t Ce guide revivait vraiment pour moi, il était immortel ; l’image que je me faisais de ce contemporain des jours disparus cheminait quelque .temps avec moi à travers les rues de Paris . Mon livre, mal apprécié dans le présent, me vaudra plus tard quelque ami qui, lui aussi, pensera à moi ; il me saura gré de lui avoir bien fait comprendre comment cette France , la terre des lis, le royaume au manteau bleu comme l’azur du ciel, s’est laissé enjuiver, affubler de la loque jaune.
Je-ne me dissimule pas cependant les imperfections de mon travail, imperfections qui tiennent à plusieurs causes.
Tout d’abord l’œuvre latente du Juif est très difficile à analyser, B y a là toute une action souterraine, dont il est presque impossible de saisir le fil. Henri Heine l’a dit très justement : « Les faits et gestes des Juifs, ainsi que Teurs mœurs, sont choses inconnues du monde. On croit les connaître parce qu’on a vu leur barbe, mais on n’a vu d’eux que cela, et, comme au Moyen Age , ils sont toujours un mystère ambulant. »
En outre, l’histoire écrite ainsi en présence des événements a'des in-
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convements, si elle a des avantages. Elle donne l’accent précis et comme "le rythme des faits ; elle constitue le plus précie'ux des témoignages pour l’avenir. En revanche, il lui manque.les documents que les chancelleries ne livrent que- lorsque le' temps a fait de la poussière des hommes et des passions d’une époque. Semblable à ces bâtons sigillaires qui contenaient