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LA FRANCE JUIVE
A ses entreprises de finance le Juif du Midi mêle un grain de poésie ; il vous prend votre bourse, — c’est la race qui veut cela, — mais à l’aide de conceptions qui ne manquent pas d’une certaine grandeur. Gomme Mirés, comme Millaud, comme Péreire, H se frotte volontiers aux lettrés, il a des journaux où l’on écrit quelquefois en français , il recherche l’homme de plume et s’honore de l’avoir à sa table; à la rigueur, si l’écrivain lui avait fait gagner cent mille francs, il lui mettrait cinq cents francs sous sa serviette.
Le Juif du Nord n’a même pas le génie du commerce; c’est le rogneur de ducats d’autrefois, celui qui, ainsi qu’on le disait à Francfort , faisait suhir aux écus l'opération de la circoncision. Son confrère du Midi s’agite, se remue, s’ingénie; lui ne bouge pas; immobile et stagnant, il attend le moment derrière son guichet ; il déprécie les titres comme il dépréciait les monnaies; il s’enrichit sans produire jamais. L’un est la puce sautillante et gaie, l’autre le pou visqueux et gluant, vivant dans l’inertie aux dépens du corps humain.
Le Sémite religieux, celui qui se souvient encore des jours où il ouvrait sa tente pour prier aux rayons du soleil levant, le Sémite relativement tolérant aussi, est l’homme du Midi. Le haineux, le faiseur de caricatures obscènes, celui qui crache sur le crucifix, est l’homme du Nord.
Les Juifs du Midi cependant ont beaucoup plus souffert que les Juifs du Nord, mais ils ont été moins méprisés. Le martyre, comme il arrive, a grandi les descendants des victimes, tandis que l’habitude de vivre dans les humiliations publiques a piongé dans la dégradation les fils des Juifs allemands.
Ne vous y trompez pas cependant, le plus fort, le vrai Juif est le Juit du Nord. Péreire, poète et artiste jusqu’à un certain point, a essayé en vain de lutter contre Rothschild , il a été obligé de renoncer au combat d’où il était sorti fort meurtri. La presse et la banque juives n’ont pris Gambetta sous leur protection et n’ont travaillé à faire passer grand nomme
et le rite français. Le rite français disparut à la suite de l’expulsion des Juifs de France .
La secte des Karaites compte 500 membres dans les États de Wilna et de Wolhynie, 200 à Odessa et près de 4,000 en Crimée .
Les Karaites ne reconnaissent pas l’autorité du Talmud et n’admettent que la règle de l'Écriture. Les rabbins orthodoxes qualifient les Karaites de Samaritains, de Sadducéens, d’épicuriens. Cette secte, d’après eux, aurait été fondée par un rabbin du vin® siècle, Anna ben David qui s’était présenté à Babylone comme candidat à la haute dignité de Gaon ou Resch Gloutha. Furieux d'avoir été repoussé, il aurait constitué une secte dissidente.
Les Karaites, de leur côté, prétendent que leur secte existait déjà du temps du premier temple. En 1836, le Chacham de Troki répondit à l’empereur Nicolas, qui l’interrogeait en passant par cette ville : « On ne peut nous repr. chef d’avoir cfucifté Jésus-Christ, car nous n’étions plus à Jérusalem depuis la destruction de la première église. »