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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

terre sous l'éternel prétexte dune prétendue offense qui n'avait jamais existé, la guerre de lAfghanistan qui a coûté tant dhommes et tant dargent. M. Gladstone, dans le grand meeting tenu le 8 octobre 1881, àLeeds, flétrissait énergiquement cette expédition désastreuse qui « avait eu pour résultat daliéner aux Anglais les Afghans amis, et de détruire la barrière morale qui existait entre lAngleterre et lempire russe . Jai le plaisir de vous annoncer, ajoutait-il, que nous nous sommes pres­que complètement retirés de cette entreprise folle et criminelle et que nous avons pu effacer quelques-uns des souvenirs les plus malheureux et les plus scandaleux inscrits dans les fastes de notre histoire. »

Les événements de 1885, ou lAngleterre, en reculant devant la Russie , perdit tout son prestige dans les Indes et prépara la chute prochaine de sa domination, prouvent à quel point M. Gladstone avait vu juste dans cette question ».

Lexistence des Juifs chinois nest connue que depuis le XVIII 0 siècle:

Le P. Ricci, le jésuite, dit M. dEscayrac de Lauture, le premier et le plus grand missionnaire de son ordre en Chine , fut aussi le premier qui fit mention des Israélites chinois. Le P. Alexi les visita plus tard. Le P. Goyani copia les inscriptions hébraïques de leur synagogue, elles furent perdues, mais recopiées plus tard par le P. Gambit. Les Lettres édifiantes publiées au xvm 0 siècle par les jésuites nous font connaître ce que ces hommes éminents avaient pu apprendre. Depuis cette époque les missions ont été moins florissantes; les missionnaires protestants eux-mêmes ont plus écrit que vu, plus disserté que risqué.

Cest sous la dynastie des Khar (cest-à-dire il y a deux mille ans au moins) que les Israélites parurent en Chine au nombre de 70 familles ou groupes portant le môme nom. Leur nombre paraît sêtre réduit, peut-être parce que beaucoup dentre eux embrassèrent lislamisme, il y a quelques siècles.

Les Israélites occupèrent dabord plusieurs villes parmi lesquelles

1. Au mois davril 1885, la Judische Press a donné quelques détails intéressants sur les Juifs de ces contrées. « On signale, disait-elle, une population juive importante a Merv , dans le Turkestan et à Saraks, qui est lun des points dappui de larmée russe. La plupart sont originaires de la Perse et de lAfghanistan . Le Schocker de Merv est natif de Merehed, en Khorassan . On sait que les Israélites de cette contrée furent contraints par les armes, il y a de cela quarante-cinq ans, dembrasser lislamisme. Cinq cents familles coiffèrent ainsi le turban, mais cette conversion, comme celle des Maranas dEspagne, ne fut quapparente. Officiellement, ils pratiquent la religion musulmane , mais leurs sentiments sont restés Israé­ lites , et intérieurement, dans leurs maisons, ils observent scrupuleusement le culte de leurs ancêtres. Chaque famille a son schocket, qui saigne clandestinement les animaux de boucherie. Ces Israélites se marient exclusivement entre eux ; les jeunes filles, elles prennent mari vers neuf ou dix ans loin de recevoir une dot, dédommagent leurs parents par une contribution versée par lépoux. Le chef religieux de ces Israélites est un certain rabbin Mardochée , qui est, eu même temps, un des plus grands fabricants de soie du pays. On le dit riche à plusieurs millions. »