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LA FRANCE JUIVE
Ce qui est certain, c’est que Deutz n’est pas mort ruiné en Amérique . Les trente deniers multipliés par cinq cent mille francs ont prospéré entre ses mains.
Deutz a laissé deux fils qui ont pris le nom de Goldsmidt. L’aîné a péri dans un naufrage ; le second est fixé à Londres .
Le frère de Deutz s’appelle M. Du... Il ne semble pas avoir demandé l’autorisation de changer de nom; du moins on ne trouve nulle trace de cette autorisation dans le Bulletin des lois : il est plus probable qu’il aura suivi l’exemple de beaucoup de Juifs allemands et qu’il se sera fait naturaliser sous un nouveau nom. M. Du 1 ... possède une fortune énorme gagnée à la Bourse ; c’est un habitué de nos théâtres, il habite un splendide appartement dans le quartier de l’Opéra.
La sœur de Deutz existe encore et se nomme M m * S.
Les enfants ne sont pas responsables des fautes des parents, telle e#t la thèse invoquée par M. Faucou, pour refuser à M. Nauroy communication des documents en question. Cette thèse serait juste si les enfants avaient renoncé à l’argent du crime ; dans ce cas ils seraient dignes de toutes les sympathies ; mais vouloir jouir du bien-être conquis par l’infamie du père et ne pas vouloir supporter le mépris mérité par cette infamie est contraire à toute morale. Dans ces conditions, le brave homme qui résisterait à toutes les tentations pour laisser un nom honorable aux siens serait une simple dupe, un franc imbécile. Le niveau de la morale publique est tellement bas que la conduite de M. Faucou semblera louable à beaucoup.
Encore une fois il ne faut pas juger les Juifs d’après nos idées. 11 est incontestable que tout Juif trahit celui qui l’emploie. Cavour disait de son secrétaire, le Juif Artom : «C’est homme m’est précieux pour faire connaître ce que j’ai à dire, je ne sais pas comment il s’y prend, mais je n’ai pas plus tôt prononcé un mot qu’il m’a trahi avant même d’être sorti de mon cabinet. »
« Pourquoi Dieu aurait-il créé le Juif, dit à son tour le prince de Bismark, si ce n’était pour servir d’espion ? »
Sédécias empoisonne Charles le Chauve . Le Juif Meïre empoisonne Henri III de Castille ; le Conseil des Dix discute, le 9 juillet 1477, la proposition du Juif Salomoncini et de ses frères qui offrent de faire empoison-
!. Nous reviendrons ailleurs sur cette question d’état civil qui permet à beaucoup de Juifs allemands de pénétrer dans la société française et de jouer un rôle important dans la politique, en dissimulant leur première identité, en faisant peau neuve pour ainsi dire. M. Guy de Cbarnacé a touché incidemment ce point important dans le Baron Vampire.'