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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Voilà ce quécrivait Maxime Du Camp à une époque;déjà bien éloignée de nous,moins par les années écoulées que parles changements accomplis.

Les condamnations qui ont atteint les Nathan père, mère, frères et gendres, en tout quatorze personnes, représentaient un total de deux cents années de prison 1 . Ce sont les Juifs principalement qui, se livrant à des méfaits humbles, mais incessants, accomplissent ces sortes de fonctions héréditaires. Iis sont à craindre non pour leur audace, car rarement ils assassinent, mais par leur persistance dans le mal, par linviolable secret quils gardent entre eux, par la patience quils déploient et la facilité quils trouvent pour se cacher chez leurs coreligionnaires. Les voleurs juifs se mettent rarement en lutte ouverte contre la société, mais ils sont toujours à létat de lutte sourde et astucieuse; on dirait quils prennent une revanche, quils sont dans leur droit et qu'après tout ils ne font que ressaisir, lorsque loccasion se présente, un bien dont leurs ancêtres ont été si souvent et si violemment dépouillés par les nôtres.

Parfois ils se réunissent par bandes et font le vol en grand comme on fait le négoce 2 . Ils ont leurs correspondants, leurs entrepôts, leurs ache-

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I. Le doyen des Nathan était un véritable patriarche; il faisait remonter sa première condamnation pour vol au 11 germinal an XIII ; il subit la dernière à soixante-dix ans, le ê mai 1852. A cette époque, il exerçait la profession de marchand de bois et jouissait d'une grande considération dans son quartier ; ami des arts, il était le bienfaiteur des artistes du boulevard du Temple , auxquels il prêtait de l'argent à cinquante pour cent.

« Le clan des Nathan, disent les Causes célèbres, a eu ses illustrations féminines : Minette ou Esther Nathan, femme Mayer, voleuse de montres (devantures), voleuse à la tire, et surtout sa sœur, Rosine Nathan, élégante et fertile en déguisements. Deux fois,* à Saint-Germain et à Bicêtre, Esther put sévader sous les riches habits de sa sœur, car Rosine Nathan a, pen­dant de longues années, trompé ses victimes et la police, sous les déguisements les plus divers. Femme du monde au besoin, elle a, comme lUsie de Balzac, ses gens, sa voiture, ses dentelles, ses diamants. Elle a le langage de la grande dame, comme elle en a les dehors. Cest un Collet femelle, comédienne au moins autant que voleuse. »

Cétait un peu le type de la Schumacher, cette fille de cocher, qui fut une des élégantes de Paris et qui épousa le marquis de Maubreuil. Le frère était au bagne naturellement il ne resta pas longtemps, tandis que sa sœur recevait les gens les plus distingués de Paris .

2. Ces associations de malfaiteurs juifs semblent sêtre perpétuées. Au mois doctobre 1884, on arrêtait à Strasbourg un nommé Meyer, dit Leitem, qui avait pour spécialité de centra­liser les titres et les valeurs provenant de vols.

On retrouva chez lui un lot de 400,000 francs dactions volées à Bruxelles ; un lotdun mil­lion de valeurs soustraites, il y a quelques années, à M. Burat, agent de change; 200,000 fr. de titres volés à ,M m0 veuve Bontemps, propriétaire du café du théâtre Montmartre.

Il parait difficile de comprendre comment Meyer se serait mis en rapport avec tous ces voleurs différents, sil nexistait pas une organisation cosmopolite fonctionnant régulièrement.

Quoi de plus significatif, dailleurs, que les lettres adressées à la Société financière, à la suite dun vol fameux, et signées Michael Abrahams ? Tout commentaire, je crois, serait superflu devant la tranquille effronterie de ces gens, qui servent dintermédiaires aux voleurs, qui traitent cela publiquement comme une affaire ordinaire.

Télégraphie address, London , le 27 septembre, 8 heures.

Mabrams, London .

Société Financière, Paris ,

Nous avons reçu aujourdhui la visite <1 g M. Samuels, lagent des détenteurs de vos titres.