LE JUIF
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que dans des occasions fort rares et quand il est absolument impossible de faire autrement 1 .
Quand la justice fait semblant de s’occuper des Juifs, c’est pour leur rendre service. Il y a deux ans, un groupe d’actionnaires assigne le baron d’Erlanger et les débats font connaître force faits qui sont loin d’être propres. Que fait le ministre de la Justice pour empêcher l’a fl aire de suivre son cours? Il fait déclarer par un substitut qu’une instruction est ouverte contre le baron d’Erlanger, et le tribunal est bien forcé de surseoir à la continuation des débats. Inutile de dire que personne n’a jamais entendu parler du résultat de cette instruction qui s’est terminée par une ordonnance de non-lieu.
De cette impunité presque complète des Juifs les preuves s’accumulent chaque jour sous nos yeux.
Est-il nécessaire de rappeler aux Parisiens l’histoire de cette pauvre petite courtisane espagnole, débordante de gaieté et de vitalité, ayant pour l’idée même du suicide une horreur insurmontable et qui passe encore pour s’être jetée par la fenêtre, tandis qu’elle a été précipitée du haut du balcon par un Juif qui avait du sang de barbare dans les veines et qui rêvait un mariage princier? — A la simple inspection des lieux un enfant aurait reconnu l’invraisemblance de cette histoire.
En 1882, une femme, une Smyrniote, est arrêtée dans un grand magasin en flagrant délit de vol. Cette femme se trouve être la belle-sœur d’un acteur d’origine grecque, qui lui-même, a épousé une comédienne juive qui fatigue Paris du bruit de ses réclames. Parente de Juive, il suffit ; on déclare que la voleuse est atteinte de cleftomanie, peut-être parce qu’elle venait du pays des Klephtes.
Je suis enchanté, d’ailleurs, pour elle de cette déclaration,et je ne suis pas loin d’admettre avec le D r Lassègue que toutes les voleuses de magasin sont des malades. Imaginez pourtant une femme appartenant à une famille
1. Le banquier Hirsch, qui avait fait changer des bancknotes qu’il savait fausses, a été condamné, il est vrai, par la 8e Chambre, le 8 mai 1884, à une amende de 7,500 francs; mais cette amende, relativement légère, avait le caractère d’une peine disciplinaire, d’un châtiment de famille. Le banquier était frappé parce qu’il s’était adressé a M. Monteaux, qu’il avait voulu tromper un coreligionnaire.
Me voyez-vous me présenter chez Rothschild avec une bancknote fausse? On m’arrête, on me met au poste, puis de là à Mazas, au secret, on m’interroge, on me demande mes complices, et on me condamne à un an de prison.
Au mois d’août 1885, deux criminels, convaincus de l’assassinat d'un fabricant de malles de la rue d’Angoulème, Gaspard et Meyer, se trouvent ensemble à la Roquette. Entraîné par son complice, Gaspard n’a été qu’un instrument inconscient, c’est Meyer qui a eu l’idée du crime et qui en a proposé froidement l’exécution. C’est Meyer qui est gràcié et Gaspard qui est exécuté.