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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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dhui quand ils déplaisent aux Juifs. Pour moi, jai infiniment plus de confiance dans le récit dun ancêtre qui me raconte ce qui sest passé de son temps que dans les dénégations d'un Darmesteter ou dun Weil, fût- il membre de lAcadémie des inscriptions .

Nous traiterons, dailleurs, à fond la question du sacrifice sanglant au livre VI* f ce qui est certain, cest que tous les chroniqueurs sont una­nimes à nous raconter des assassinats denfants chrétiens par les Juifs.

Les hommes dautrefois nétaient pas, comme les Français dégénérés daujourdhui, des êtres veules et sans ressort, subissant patiemment toutes les infamies; ils entendaient défendre leurs enfants, et les protestations étaient énergiques.

La faculté spéciale aux Juins ae pomper toute la richesse dun pays, dès quon les laisse à peu près tranquilles, sétait développée en outre dans des proportions excessives. De toutes parts des plaintes montaient vers le trône.

Appuyés par le peuple et lÉglise, résumant du consentement général toute lautorité en eux, les Capétiens, ne loublions pas, étaient des pères de famille autant que des rois.

Philippe-Auguste , à son avènement au trône, dut soccuper de cette question, et il la résolut dans le sens de la pitié pour tous ces malheureux dépouillés qui étaient son peuple.

Il confisqua une partie des biens des Juifs, et fit remise aux débiteurs de toutes leurs dettes. Ce qui prouve, quoi quon en ait dit, quil ne fut guidé, en prenant cette ordonnance, par aucune pensée personnelle, cest que cest à peine sil perçut pour lui le cinquième des sommes reprises.

Napoléon, nous le verrons plus tard, fut obligé dagir à peu près de même. Tout souverain ayant la notion de son droit total, et ne se conten­tant pas de détenir une sorte de gérance dérisoire, devrait, quil fût empe­reur ou roi, se comporter de la même façon aujourdhui. Il dirait évidemment à tous ces organisateurs de sociétés financières plus ou moins suspectes qui ont ruiné les actionnaires en enrichissant les fondateurs : « Vous navez pas acquis les milliards que vous possédez par le travail, mais par la ruse. Vous navez créé aucun capital, vous avez pris celui qui avait été économisé par les autres; restituez quelques milliards sur les trente ou quarante que vous avez indûment acquis. » Nul ne trouverait mauvais que MM. de Rothschild , par exemple, se contentassent de cinq ou six cent mille livres de rentes. On vit avec cela, même à plusieurs.

Saint Louis, ce chevalier sans peur qui réunit en lui ces deux formes de lidéal, le saint et le paladin, semble avoir voulu juger la question