266
LA FRANCE JUIVE
position du gouvernement français; il fournissait l’argent qu’il réclamait et réclamait l'argent qu’il fournissait. Gomme le maître Jacques de Molière, il changeait de rôle selon les circonstances ; il était tour à tour le plus implacable des créanciers et le plus complaisant des prêteurs. Comment discuter la validité d'une créance avec quelqu’un qui vous oblige ?
Sous la pression de ce Schylock serviable, la France dut payer jusqu’au dernier sou les réclamations les plus improbables, les réparations les plus fantastiques, les dettes les plus chimériques. Tout ce que des armées de 1,500,000 hommes avaient pu causer dédommagés réels ou imaginaires dans leur promenade à travers l’Europe revenaitàla Restauration, mais grossi par la crasse des mains de Juifs subalternes, par lesquelles ces créances avaient passé avant d’arriver aux mains déjà plus propres, mais toujours aussi avides, de Rothschild. A l’appel d’Israël, le passé même sortait du tombeau, et la France dut acquitter la solde d'un régiment de reitres allemands qu’un principicule quelconque avait fourni à Henri IV.
Ces trafics, en apparence exclusivement financiers, avaient l’avantage en outre de servir puissamment l’idée juive. Les Juifs disséminés dans toute l’Europe, et auxquels on reprenait avec un bénéfice les créances qu’ils avaient achetées pour un morceau de pain, savaient qu’il y avait en France un des leurs qui traitait d’affaires d’État directement avec les ministres.
James de Rothschild, qui s’était installé déjà rue de Provence, n’était déjà plus le petit compagnon d’autrefois : il était baron autrichien, s’il vous plaît, grâce à M. de Metternich. Si la duchesse d’Angoulême, saisie de surprise à la proposition, s’écriait : Fi donc! lorsqu’on lui parlait d’admettre M me de Rothschild en sa présence, le Nucingen qui traverse l’œuvre de Balzac avec son baragouin tudesque était déjà une manière de personnage.
Les Juifs d’outre Rhin, qui s’essayaient timidement encore, il est vrai, à prendre pied à Paris, s’habituaient à regarder la maison Rothschild comme la maison mère du Judaïsme français. Avec l’esprit de solidarité qui anime la race, les Rothschild aidaient les nouveaux arrivants, leur fournissaient des fonds pour faire la petite usure, en même temps iis recevaient d’eux de précieux renseignements et organisaient cette police qui est sans égale dans le monde entier *.
i. Voir à ce sujet le livre de Capefigue : Histoires des grandes Opérations financières que l’avenir, plus juste que le présent, mettra parmi les rares œuvres de ce temps, destinées à survivre. Consulter aussi l'ouvrage financier signé Auguste Chirac : La Haute Banque et les Révolutions. L’auteur qui, à mon avis, a le tort de ne pas aller jusqu’à la conclusion