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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

position du gouvernement français; il fournissait largent quil réclamait et réclamait l'argent quil fournissait. Gomme le maître Jacques de Molière, il changeait de rôle selon les circonstances ; il était tour à tour le plus im­placable des créanciers et le plus complaisant des prêteurs. Comment dis­cuter la validité d'une créance avec quelquun qui vous oblige ?

Sous la pression de ce Schylock serviable, la France dut payer jusquau dernier sou les réclamations les plus improbables, les réparations les plus fantastiques, les dettes les plus chimériques. Tout ce que des armées de 1,500,000 hommes avaient pu causer dédommagés réels ou imaginaires dans leur promenade à travers lEurope revenaitàla Restauration, mais grossi par la crasse des mains de Juifs subalternes, par lesquelles ces créances avaient passé avant darriver aux mains déjà plus propres, mais toujours aussi avides, de Rothschild. A lappel dIsraël, le passé même sortait du tombeau, et la France dut acquitter la solde d'un régiment de reitres allemands quun principicule quelconque avait fourni à Henri IV.

Ces trafics, en apparence exclusivement financiers, avaient lavantage en outre de servir puissamment lidée juive. Les Juifs disséminés dans toute lEurope, et auxquels on reprenait avec un bénéfice les créances quils avaient achetées pour un morceau de pain, savaient quil y avait en France un des leurs qui traitait daffaires dÉtat directement avec les ministres.

James de Rothschild, qui sétait installé déjà rue de Provence, nétait déjà plus le petit compagnon dautrefois : il était baron autrichien, sil vous plaît, grâce à M. de Metternich. Si la duchesse dAngoulême, saisie de sur­prise à la proposition, sécriait : Fi donc! lorsquon lui parlait dadmettre M me de Rothschild en sa présence, le Nucingen qui traverse lœuvre de Balzac avec son baragouin tudesque était déjà une manière de personnage.

Les Juifs doutre Rhin, qui sessayaient timidement encore, il est vrai, à prendre pied à Paris, shabituaient à regarder la maison Rothschild comme la maison mère du Judaïsme français. Avec lesprit de solidarité qui anime la race, les Rothschild aidaient les nouveaux arrivants, leur fournissaient des fonds pour faire la petite usure, en même temps iis rece­vaient deux de précieux renseignements et organisaient cette police qui est sans égale dans le monde entier *.

i. Voir à ce sujet le livre de Capefigue : Histoires des grandes Opérations financières que lavenir, plus juste que le présent, mettra parmi les rares œuvres de ce temps, destinées à survivre. Consulter aussi l'ouvrage financier signé Auguste Chirac : La Haute Banque et les Révolutions. Lauteur qui, à mon avis, a le tort de ne pas aller jusquà la conclusion