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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE Ji:I F DANS L'HISTOIRE DE FRANCE

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venons pour palper les dividendes. Voilà comment on travaille avec le goy. N'est-il pas écrit dans le Talmud que le Juif est un homme et que ceux qui ne sont pas Juifs sont de la semence de bétail? Le Deutéronome , au verset U, chapitre vi, ne dit-il pas : « Jéhovah, ton Dieu, te donnera des maisons pleines de tous biens, que tu nas pas bâties ? Souvenez-vous de cette leçon par amour de moi, et louez le Saint Béni dêtre Juifs comme moi, sans quoi vous nauriez pas un sou des sommes qui vous reviennent et que je vais mempresser de vous verser. »

Les Pereire comprirent alors que le moment ne serait pas venu de rompre avec le Dieu de Moïse : ils se rapprochèrent davantage de leurs core­ligionnaires, mais néanmoins gardèrent dans le Judaïsme une ligure dis­tincte et à part.

Isaac Pereire était un homme dune haute valeur. Avec sa belle tète de patriarche, ses manières souples et dignes à la fois, il avait lair vrai­ment dun descendant de David. Les mains seules, rapaces et crochues, trahissaient la race.

Par une gaie matinée davril, je revois encore ce grand vieillard dans ce magnifique hôtel de la rue du Faubourg-Saint-iionoré. Devant le ca­binet de travail sétendait une large terrasse ornée de bustes; puis, après avoir descendu quelques marches de marbre, on pénétrait dans ce splen­dide jardin qui va jusqu'à l'avenue Gabriel et qui exerçait, sur le visiteur sortant de la rue boueuse et maussade, cette attraction particulière aux parcs urbains quon découvre entre deux maisons.

Sur un fauteuil, près de la table, était un adorable Pater acheté à une vente la veille. Comme jexaminais cette toile pimpante et fraîche des gardes françaises, en sablant le champagne, lutinaient de bon cœur des soubrettes peu rebelles et des comédiennes peu farouches, le vieillard me dit de sa voix très chantante et très douce ; Est-ce joli?

Si cétait joli, lui ne le savait plus. Les yeux étaient presque complète­ment éteints, et, pour demander une jouissance dernière à lart quil avait sincèrement aimé, le possesseur de tant de merveilles passait la main, pour deviner les contours, sur les statues qui décoraient son parc.

Une noble vision do sérénité et de grandeur me venait à lâme dans ce décor imposant, et considérez cependant ce que cest que lassociation des idées ! Tandis que les oiseaux, mis en joie par les premiers sourires du printemps, gazouillaient dans les arbres du jardin, un souvenir obstiné me venait du bottier de mon père. 11 habitait un logement haut perché dans une maison triste, sans air, fétide, de la rue Quincampoix. Un iour, ma