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LA FRANCE JUIVE
toute la vie: ils le traquèrent comme une bête fauve; il était déjà agonisant lorsqu’ils parvinrent à lui arracher le petit emploi qu’il occupait en Algérie, où il s’était réfugié pour les fuir. Grâce à leurs intrigues, Petrus Borel, le grand écrivain, mourut d'inanition !
Il y eut là, encore une fois, un mouvement très curieux de défense contre le Sémitisme, sur lequel la place nous manque pour insister comme il conviendrait. Quelqu’un se trouvera, sans nul doute, pour consacrer à ce sujet un chapitre qui sera instructif et pour lequel des renseignements nouveaux seront fournis ; cette question, en effet, qui sommeille depuis près de trente ans, ne fait que de rentrer dans la discussion; l’accaparement de tous les journaux par les Juifs l’empêche même de se développer.
Les historiens du xix e siècle reviendront sur tout cela comme on revient sans cesse sur certains épisodes oubliés ou mal connus du xvn e siècle et du xviii 0 siècle. Quand on étudiera ce point, la plupart des journalistes du règne de Louis-Philippe, à quelque opinion qu’ils appartiennent, apparaîtront dans un très beau rôle, très prévoyants, très perspicaces, très politiques, absolument dédaigneux de l’argent que les députés et les hommes d’État acceptaient sans honte des Rothschild et des Fould.
Le duc d’Orléans était très frappé aussi de cette invasion d’un nouveau genre et se proposait d’y mettre ordre. Ce prince, si facile d’abord, si affable pour tous et qui traitait les artistes en camarades, ne voulut jamais recevoir Rothschild à sa table. En 1842, quand le baron manifesta le désir d’assister aux courses de Chantilly, le duc d’Orléans refusa de l’admettre dans sa tribune.
Un passage très significatif de l’éloquent auteur des Juifs rois de l’époque nous montre quels étaient les sentiments du Prince royal sur ce point ’ :
1. L’héroïque Prince Impérial, que le Franc-Maçon Carrey fit tomber dans une embuscade et assassiner au Zoulouland, avait exactement les mêmes sentiments, et l'on trouve la trace de sa façon de penser dans le projet de constitution et les travaux politiques émanant de lui qui ont été publiés. Tout en se montrant opposé à toute idée de persécution religieuse, le jeune Prince affirmait hautement la nécessité de protéger le travailleur contre l’exploitation juive, de défendre l’épargne contre les manœuvres des financiers.
Le tome II du Journal de Dix Ans nous fournit sur ce point de précieuses révélations. Dans le Mémoire pour servir d’indication à la rédaction d’une constitution impériale envoyé par le Prince à M. Eug. L. (mars 1878), on lit :
« A côté de ces tribuns pour qui la popularité est une carrière, il existe à l’état d’influence sociale et politique considérable une classe de faiseurs d’affaires, Juifs riches à millions, pour qui la spéculation est une carrière. Ces hommes n’ont pas de religion, pas de patrie, pas de devoirs, et cependant ils ont la puissance que donnent d'immenses capitaux.
« Il faut la ruiner : tant qu’elle sera debout l’immoralité et l’envie qu’inspire au pauvre la fortune mal acquise du riche rongeront la France comme une lèpre. »