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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

toute la vie: ils le traquèrent comme une bête fauve; il était déjà agonisant lorsquils parvinrent à lui arracher le petit emploi quil occupait en Algé­rie, il sétait réfugié pour les fuir. Grâce à leurs intrigues, Petrus Borel, le grand écrivain, mourut d'inanition !

Il y eut, encore une fois, un mouvement très curieux de défense contre le Sémitisme, sur lequel la place nous manque pour insister comme il conviendrait. Quelquun se trouvera, sans nul doute, pour consacrer à ce sujet un chapitre qui sera instructif et pour lequel des renseignements nouveaux seront fournis ; cette question, en effet, qui sommeille depuis près de trente ans, ne fait que de rentrer dans la discussion; laccaparement de tous les journaux par les Juifs lempêche même de se développer.

Les historiens du xix e siècle reviendront sur tout cela comme on re­vient sans cesse sur certains épisodes oubliés ou mal connus du xvn e siè­cle et du xviii 0 siècle. Quand on étudiera ce point, la plupart des journa­listes du règne de Louis-Philippe, à quelque opinion quils appartiennent, apparaîtront dans un très beau rôle, très prévoyants, très perspicaces, très politiques, absolument dédaigneux de largent que les députés et les hom­mes dÉtat acceptaient sans honte des Rothschild et des Fould.

Le duc dOrléans était très frappé aussi de cette invasion dun nouveau genre et se proposait dy mettre ordre. Ce prince, si facile dabord, si affable pour tous et qui traitait les artistes en camarades, ne voulut jamais rece­voir Rothschild à sa table. En 1842, quand le baron manifesta le désir das­sister aux courses de Chantilly, le duc dOrléans refusa de ladmettre dans sa tribune.

Un passage très significatif de léloquent auteur des Juifs rois de lépo­que nous montre quels étaient les sentiments du Prince royal sur ce point :

1. Lhéroïque Prince Impérial, que le Franc-Maçon Carrey fit tomber dans une embus­cade et assassiner au Zoulouland, avait exactement les mêmes sentiments, et l'on trouve la trace de sa façon de penser dans le projet de constitution et les travaux politiques émanant de lui qui ont été publiés. Tout en se montrant opposé à toute idée de persécution religieuse, le jeune Prince affirmait hautement la nécessité de protéger le travailleur contre lexploita­tion juive, de défendre lépargne contre les manœuvres des financiers.

Le tome II du Journal de Dix Ans nous fournit sur ce point de précieuses révélations. Dans le Mémoire pour servir dindication à la rédaction dune constitution impériale envoyé par le Prince à M. Eug. L. (mars 1878), on lit :

« A côté de ces tribuns pour qui la popularité est une carrière, il existe à létat din­fluence sociale et politique considérable une classe de faiseurs daffaires, Juifs riches à millions, pour qui la spéculation est une carrière. Ces hommes nont pas de religion, pas de patrie, pas de devoirs, et cependant ils ont la puissance que donnent d'immenses capitaux.

« Il faut la ruiner : tant quelle sera debout limmoralité et lenvie quinspire au pauvre la fortune mal acquise du riche rongeront la France comme une lèpre. »