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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

V

LA DEUXIÈME RÉPUBLIQUE ET LE SECOND EMPIRE

Crémieux et Goudchaux au pouvoir. Rothschild sauvé de la banqueroute. La France change de Juifs. Le règne des Juifs du Midi. Pereire, Mirés et Solar. Retour offensif des Juifs allemands. Lorganisation de la guerre. Le tentateur tenté. Mgr Bauer. Le Juif allemand est partout à la lin de l'Empire. La dépêche de lagence Wolf! et la déclaration de guerre

La Révolution de 1848 est la seule en France qui nait point été agréable aux Juifs, en attendant celle qui leur sera infiniment moins agréable encore, la bonne, celle qui sera faite contre eux.

Le coup de pistolet de Lagrange faillit bien faire sauter la banque juive, mais comme les grecs qui ne sasseyent jamais à la table décarté quavec un roi ou deux de rechange dans la poche de leur gilet, les Roth­schild ne se mettent au jeu quavec deux ou trois hommes d Etat juifs dans la manche. Le vrai roi tombé sous la table, le banquier étala brusquement sur le tapis, devant la galerie, qui ny vit que du feu, un joli lot de rois tout neufs : Crémieux et Goudchaux. Je crois bien quil y avait un brelan et que Marie était aussi dorigine juive.

Le premier a joué un rôle assez importantdans la Juiverie, un rôle assez néfaste dans notre histoire pour que nous lui consacrions un chapitre spécial. Goudchaux tripotait dans la petite banque; il exploitait les com­merçants parisiens gênés, avec laide secrète de Rothschild ; il escomp­tait ce quon nomme, je crois, des broches. Cétait une manière de Tirard ; du fabricant de bijoux faux, ministre des Finances de la troisième Répu­blique, qui égare si facilement cent millions, au prêteur sur gages de la deuxième, la différence est peu sensible *.

Daprès les Archives israèlites (année 1863), ce ne serait que sur les

1. « Dans notre Révolution de 1848, disait Crémieux, en 1859, devant le conseil de guerre dOran, deux Juifs étaient attachés au timon de ce char alors si difficile à diriger. Lun deux était membre du Gouvernement provisoire et ministre de la Justice, cest-à-dire de la sainteté parmi les hommes; l'autre était ministre des Finances, cest-à-dire de la probité parmi les homme» ». Quel aplomb ! Malesherbes naurait pas osé dire cela.