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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

supplications du Gouvernement provisoire que Goudchaux aurait daigné accepter le ministère destinances. Il ne faut voir, je pense, quun nouveau trait de leffronterie juive, la houtzpa.

Ces abaissements, habituels à nos républicains daujourdhui, nétaient pas dans le caractère des républicains de 1848. Arago a pu faire cette dé­marche, mais notre glorieux Lamartine, qui reste si grand malgré ses erreurs, avait lâme trop désintéressée pour tremper dans ces manœu­vres ; avec la candeur des Aryens, il laissa Goudchaux sintroduire dans le gouvernement pour garantir les intérêts de la Juiverie, mais il neut pas la pensée davilir, devant la banque israélite, le peuple qui venait de briser un trône*.

Chacun, du reste, demeura lidèle à son rôle. Lamartine, devant les périls de la Patrie, sécria : « Sauvons la France I », Goudchaux sécria : « Sauvons Rothschild ! »

La situation de Rothschild était critique, et il emplissait les anticham­bres de lamentations non sur ce quil perdait, mais sur ce quil manquait de gagner. Nulle victime nétait moins intéressante: ainsi que Gapefigue nous lexplique s , il avait soumissionné, en 1847, un emprunt de 250 mil­lions ; de novembre 1847 à février 1848, il avait pu placer cet emprunt en réalisant même, les cours en font foi, un bénéfice modeste de 18 millions de francs.

Avec lavidité qui le distinguait, Rothschild navait pas trouvé ces 18 millions dignes de lui; il avait gardé les titres en portefeuille. Quand la Révolution éclata, il refusa cyniquement de verser les 170 millions quil devait encore, il fit purement et simplement banqueroute. Il nest point nécessaire, en effet, dêtre très versé dans les questions financières pour

1. Voici, en tous cas,le récit des Archives : « Deux membres du Gouvernement provi­soire, MM. Lamartine et Arago, se sont rendus chez Goudchaux dans la nuit du vendredi 21, à une heure, et lont supplié de se charger provisoirement du ministère des Finances. Sur son refus, ils lui ont dit que M. de Rothschild et les principaux membres de la haute Banque se préparaient à quitter Paris, et que, pour le prompt rétablissement des intérêts commerciaux, il était urgent quil acceptât le ministère des Finances. Ces motifs seuls ont vaincu sa résistance. En effet, sur son acceptation, M. de Rothschild sest rendu chez lui et lui a déclaré que sa présence le rassurait, quil resterait à Paris, et le conseil général de la Banque a déclaré quil payerait à bureau ouvert ».

Nest-ce pas toujours charmant, le spectacle de ce peuple qui renverse des rois et chasse des princes vaillants qui ont combattu pour la France, et qui se laisse conduire par le bout du nez par des Juifs de Francfort, qui indiquent les ministres quil faut prendre? En dépit de lhypocondrie qui leur vient de la race, comme les Rothschild doivent rire parfois de bon cœur, lorsquon leur parle de ces citoyens ingouvernables qui ne veulent pas de maître et quils mènent à la baguette en temps de République par un de leurs employés, Goudchaux ou Léon Say.

2. Histoire des Grandes Opérations financières.