LE JUIF DANS L’HISTOIRE DE FRANCE
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On voit que ce n’est pas ià une sinécure ; d’ailleurs, là ne se bornent pas les fatigues. Il faut aller au-devant de l’armée,s’enquérir des ressources de chaque viii.ije, prendre des informations sur la situation et les forces de l’ennemi.
Quelquefois lorsqu’il est pris, le Juif est fusillé, mais cela arrive bien rarement. D’abord, à cause de cette inexplicable passion qu’il nourrit pour sa triste personne, il prend toutes ses précautions et ne se hasarde qu’à bon escient. Ensuite, si malgré toutes ses ruses il tombe dans un piège, il en est quitte pour opérer plus en grand. Il trahit les Allemands comme il espionne les Français ; à l’avenir il tiendra les renseignements en partie double et le métier n’en sera que plus lucratif.
Mais le triomphe, le rêve de cette étrange et repoussante personnalité, c’est l’armistice ; on est alors assez en paix pour n’avoir à redouter ni corde, ni balles ; on est encore assez en guerre pour pouvoir exercer son honnête métier.
Aussi que de profits !
D’abord il y a les réquisitions, qui rapportent, quoique l’on soit obligé de céder la plus grosse part; mais on se rattrape avec le soldat : il est bête le soldat, il donne pour un florin ce qui en vaut cent.
Puis, pour les gens industrieux, il y a encore d’autres ressources.
Nous avons, dans l’ouest delà France , aux environs du Mans , pu constater par nous-mêmes, que les Juifs, que l’armée allemande traînait à sa suite, louaient àla journée des soldats prussienset se faisaient accompagner par eux dans les villages. Frappant à une maison, les Juifs exhibaient un parchemin crasseux revêtu de timbres plus ou moins authentiques. La traduction de ce papier, on la devine, un mot suffit à la rendre : réquisition. Gomment le paysan aurait-il pu résister ; les soldats étaient là comme une preuve menaçante. Ils livraient leurs bestiaux que l’on allait vendre...
Mais je vois poindre une inquiétude dans l’esprit de mes lecteurs. La Juiverie financière s’enrichit avec l’emprunt Morgan; le Juif anglais , Merton, qui devait finir tragiquement, lui aussi, est chargé d’une mission confidentielle; le Juif Esquiros trône à la préfecture de Marseille , et par une réminiscence, sans doute, de son livre : Les Vierges folles, se fait, pour consentir à s’en aller, allouer une forte indemnité sur les fonds de la police des mœurs. Les Juifs allemands dépouillent nos morts et rançonnent nos paysans ; tout est pour le mieux; mais que deviennent pendant ce temps les petits Juifs restés dans Paris ?
Rassurez-vous, ils se tirent fort bien d’affaire. On refuse du travail à des industriels qui ont cinq ou six cents ouvriers à faire vivre ; on en accorde à toutes les filles d’Israël . Les dépositions faites devant la commission des marchés pour l’armement de la garde nationale sont édifiantes sur ce point. Citons seulement quelques lignes de la déposition de M. Berthe :
On n’en finirait pas, dit M. Berthe, si l’on cherchait à énumérer tout