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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

eut, dun bout à lautre de lEurope , un hosannah juif qu'accompagnait le bruit des milliors. Les Juifs refirent, mais en des proportions prodigieuses, ce que Rothschild avait fait en petit au moment de la liquidation de 1815; ils senrichirent en prêtant aux Français , ils reprirent aux Prussiens ce que les Français leur avaient payé. Des cinq milliards, quatre au moins restè­rent dans leurs mains.

Bismarck navait rien à refuser à ceux qui lavaient commandité pour la guerre; Thiers était à genoux devant ceux qui donnaient comme une apparence de gloire financière à un pays écrasé sous toutes les hontes de la défaite.

Le roi du moment, ce fut le Bleichrœder pour lequel la France devait entreprendre plus tard lexpédition de Tunisie .

Cest dans la seconde partie de ce travail, lEurope juive, que nous aurons à nous occuper de lAllemagne , qui ne nous intéresse ici que par léclio queurent chez elle les spéculations dont le principal théâtre était la France .

Une étude fort remarquable, publiée dans la Revue du monde catholique et signée Hermann Kuntz 1 2 , suffit à nous donner présentement lessentiel pour le portrait et le rôle du personnage :

M. Bleichrœder , dit M. Kuntz, a eu la plus grande part dans toutes les affaires financières et dagiotage de la France nouvelle de 1866 à 1870.

Lorsque Paris dut payer sa rançon, Bismarck en appela aux lumières de M. Bleichrœder . Il le fit venir à Versailles pour vérifier les fonds avan­cés par son associé et ami intime, M. de Rothschild, dont la femme jouait lirascible patriote au point que le pauvre ambassadeur dAllemagne , comte Harry dArnim, crut nécessaire de sen plaindre peu diplomatiquement. M. Bleichrœder reçut la croix de Fer et fut gratifié de la particule, en récom­pense de cet éminent service. Sa fortune est devenue immense et ne le cède en rien à celle dun Rothschild . Après son anoblissement, il fut créé aussi premier consul général dAutriche . En cette qualité, il donna un dîner de cinquante couverts au corps diplomatique. La table, dressée dans une salle à manger décorée par les premiers artistes, était chargée de surtouts, can­délabres, etc., en or et argent richement travaillé. Derrière chaque convive se tenait un domestique portant la livrée de la maison surchargée de broderies dor. On peut se figurer leffet que devait produire la description de ce festin somptueux et de lorfèvrerie estimée à plusieurs millions de M. Bleichrœder en lan de grâce 1876, au moment la population de Berlin était aux abois par suite du krach de 1873 *.

1. Livraisons des 15 et 31 octobre 1881.

2. Noublions pas cependant que si lAllemagne consent à se servir du Juif comme instru­ment, et à le récompenser au besoin, elle le tient absolument à lécart de tout ce qui touche à lhonneur et à la dignité du pays. Quand le fils de ce Bleichrœder, qui sétait faufilé on ne