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LA FRANCE JUIVE
l’Europe ne tombât pas malade grâce à ce voisinage. Il s’inspirait de la maxime de Philippe II : « Mieux vaut éteindre l’incendie dans la maison de son voisin que de l’attendre dans la sienne. » A la France , une fois en monarchie, soit avec le comte de Chambord, soit avec le prince Impérial, il offrait la Belgique et Metz en compensation de l’Alsace, tandis que l’Alle magne occupait la Hollande, et devenait une puissance maritime. L’Angleterre qui, en dépit des déjeuners du prince de Galles avec Gambetta, nous a constamment trahis et a fini par prendre Chypre et l’Égypte à notre barbe et à notre nez, était tenue en échec pour longtemps. L’Europe entrait dans une ère de paix et d’ordre qui aurait pu se prolonger un siècle.
Le prince de Bismarck, qui agissait alors de concert avec les Juifs *, brisa comme verre le malheureux d’Arnim qui, privé de ses emplois, dépouillé de tous ses titres, alla mourir en Suisse du chagrin d’avoir perdu une si belle partie. Tous ceux qui avaient été mêlés à ce mouvement qui avait des ramifications partout en Allemagne , s’enfuirent pour échapper aux condamnations rigoureuses que fit pleuvoir sur eux M. de Bismarck, en un pays où les délits politiques sont assimilés à des délits de droit commun, où le régime est le même pour l’écrivain qui a attaqué le Chancelier que pour le voleur qui a dérobé un porte-monnaie !
Le comte d’Arnim , d’ailleurs, ne trouva pas en France un conservateur pour le comprendre. Mac-Mahon et le duc Decazes laissèrent la baronne de Rothschild insulter, dans une réception officielle,, l’ambassadeur d’une grande puissance qui poursuivait un dessein favorable à la France .
On ne croirait pas à cet aplomb d’une Juive, dont le grand-père rognait des écus dans la Judengasse de Francfort , si les documents diplomatiques n’étaient pas là 1 2 .
Le pauvre ambassadeur, qui sent bien que l'atlront qu’on lui a fait
1. Voir, dans les pièces publiées par le comte d’Arnim , le rôle joué par le Juif Simon Deutch, ami de tous les républicains français .
2. Nous avons déjà insisté sur le caractère psychologique très curieux de ces aplombs de Juifs et de Juives . Comparer dans cet ordre à l’aète de M“° de Rothschild se permettant de manquer de respect à un ambassadeur accrédité près du gouvernement français , la scène incroyable de Sarah Bernhardt à la frontière (octobre 1884), refusant de laisser visiter ses bagages, et accablant d’injures les douaniers; relire aussi l’épisode de Gambetta appelant ses adversaires misérables et fumier, quand il est dans l’opposition, et faisant saisir à son banc et enfermer un représentant du peuple, dont le discours ne lui plaît pas. Le côté significatif, c’est la docilité avec laquelle on accepte, on subit; ni les gens du monde, ni les députés ne protestent. 11 n’y a guère que les gabelous qui aient conservé quelque sentiment de leur dignité.