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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

lEurope ne tombât pas malade grâce à ce voisinage. Il sinspirait de la maxime de Philippe II : « Mieux vaut éteindre lincendie dans la maison de son voisin que de lattendre dans la sienne. » A la France , une fois en monarchie, soit avec le comte de Chambord, soit avec le prince Impérial, il offrait la Belgique et Metz en compensation de lAlsace, tandis que lAlle­ magne occupait la Hollande, et devenait une puissance maritime. LAn­gleterre qui, en dépit des déjeuners du prince de Galles avec Gambetta, nous a constamment trahis et a fini par prendre Chypre et lÉgypte à notre barbe et à notre nez, était tenue en échec pour longtemps. LEurope entrait dans une ère de paix et dordre qui aurait pu se prolonger un siècle.

Le prince de Bismarck, qui agissait alors de concert avec les Juifs *, brisa comme verre le malheureux dArnim qui, privé de ses emplois, dé­pouillé de tous ses titres, alla mourir en Suisse du chagrin davoir perdu une si belle partie. Tous ceux qui avaient été mêlés à ce mouvement qui avait des ramifications partout en Allemagne , senfuirent pour échapper aux condamnations rigoureuses que fit pleuvoir sur eux M. de Bismarck, en un pays les délits politiques sont assimilés à des délits de droit commun, le régime est le même pour lécrivain qui a attaqué le Chan­celier que pour le voleur qui a dérobé un porte-monnaie !

Le comte dArnim , dailleurs, ne trouva pas en France un conser­vateur pour le comprendre. Mac-Mahon et le duc Decazes laissèrent la baronne de Rothschild insulter, dans une réception officielle,, lambas­sadeur dune grande puissance qui poursuivait un dessein favorable à la France .

On ne croirait pas à cet aplomb dune Juive, dont le grand-père rognait des écus dans la Judengasse de Francfort , si les documents diplomatiques nétaient pas 1 2 .

Le pauvre ambassadeur, qui sent bien que l'atlront quon lui a fait

1. Voir, dans les pièces publiées par le comte dArnim , le rôle joué par le Juif Simon Deutch, ami de tous les républicains français .

2. Nous avons déjà insisté sur le caractère psychologique très curieux de ces aplombs de Juifs et de Juives . Comparer dans cet ordre à laète de M° de Rothschild se permettant de manquer de respect à un ambassadeur accrédité près du gouvernement français , la scène incroyable de Sarah Bernhardt à la frontière (octobre 1884), refusant de laisser visiter ses bagages, et accablant dinjures les douaniers; relire aussi lépisode de Gambetta appelant ses adversaires misérables et fumier, quand il est dans lopposition, et faisant saisir à son banc et enfermer un représentant du peuple, dont le discours ne lui plaît pas. Le côté significatif, cest la docilité avec laquelle on accepte, on subit; ni les gens du monde, ni les députés ne protestent. 11 ny a guère que les gabelous qui aient conservé quelque sentiment de leur dignité.