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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FKANCKJUIVE

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Lo maréchal Mac-Mahon nétait ni gai, ni franc; il couvait déjà soli­tairement je m sais quel songe de présidence à vie; il refusa de recevoir le Roi.

Dans ce pays, qui était jadis le pays des initiatives hardies, des coups de tête, des bravoures endiablées, nul ne bougea. Le seul qui eut vraiment le sentiment de sa mission, le héros que la France attendait, le prince Impérial était tropjeune, et sans doute il se disait en Angleterre : Si jé­tais le comte de Chambord ! »

A la lin de 18?î', jeune prihee, comprenant la gravité de la situation, chargea le général Fleury de porter urte lettre missive au Maréchal. M. Henri dIdevillé, qui tenait le récit de cette entrevue du général Fleury lui-même, a raconté dans les Petits c dtéx de l'histoire (tome 11) laccueil qui fut fait à cette patriotique démarche, qui, si elle avait trouvé un appui dans le Maré­chal, aurait pu ramener le Prince Impérial h Paris , car le parti impérialiste était alors très fortemeht organisé et comptait beaucoup de sympathies dans l'armée.

Celui quon a qualifié, je nai jamais compris pourquoi, de « Rayant des temps modernes » et qui fut un des hommes les moins loyaux, les plus fourbes de notre époque, se retrancha avec Vivacité sur ses opinions roya­listes, sur lattachement légendaire de sa famille pour la maison de Bour­ bon , enfin sur limpossibilité de trahir une telle foi.

Le général Fleury ne put sempêcher de faire observer au Maréchal combien lès faits étaient en désaccord avec ces belles déclarations, et il lui rappela lattitude équivoque quil avait eue, alors quil ne dépendait que de lui que la restauration monarchique s'accomplît.

Le Maréchal, un peu honteux, se mit alors à gémir comme cétait sou habitude quand on le mettait en face de la vérité.

Le rapide passage du comte de Chambord dans la ville de Louis XlV et son départ précipité marquent une phase particulière dans lhistoire contemporaine.

A partir de cette date on ne trouve plus dans le parti royaliste, pour employer une expression de Saint-Simon, que « cacades, paroles de neige et pistolets de paille ». On retombe dans cette perpétuelle convention qui perd et émascule une époque qui ne demande quA être'trompée. On parle de soulèvements, de combats, de Vendée sur le papier; on laisse sup­poser vaguement que lon conspire pour flatter labonné au moment du