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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS L'HISTOIRE DE FRANCE

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ment môlés à ces événements et qui sexprime sur le compte du Maréchal en termes que je ne veux pas reproduire, mais vous avez tort dêtre aussi net, cela nuira au succès de votre livre dans un certain monde.

Voilà ils en sont. La Vérité les gène, comme la lumière gêne les malades il leur faut la veilleuse qui brûle tristement dans la chambre, soigneusement calfeutrée.

Il me semble nécessaire, au contraire, que si la France périt, on connaisse le nom de celui qui la perdue, nécessaire aussi quon rende hommage à ce pauvre général Ducrot, qui dort-bas dans un coin de la Nièvre . Deux fois vaincu, le grand patriote na pas voulu que tout ce bruit militaire, sonneries de clairons, roulements de tambours, qui avaient bercé sa vie héroïque retentît autour de son cercueil, et cest simplement quil sen est allé attendre, dans un cimetière de village, la justice tardive de l'histoire.

Fourlou, lui, tint à couronner par un acte mémorable cette belle résis­tance du parti conservateur ; avant de quitter le ministère, il nomma che­valier de la Légion dhonneur le Juif Albert Millaud , auteur de Madame l'Archiduc et autres opérettes grivoises. Ce fut son testament de Brutus et l'adieu aux affaires du représentant de lordre et de la religion.

Les Juifs étaient les vrais vainqueurs du 10 Mai, et loccasion se présenta bientôt pour eux de montrer quils étaient les maîtres chez nous.

Four la première fois, au congrès de Berlin , la France allait se retrouver en face de l'Europe , qui tavait si tranquillement laissé mutiler en 1871.

Qui fut chargé de représenter celte revenante? Un Anglais .

J'ai esquissé ailleurs le portrait de Waddington 1 , ce cosmopolite qui rentre dans la catégorie de tous les naturalisés, de tous les Peregrini , de tous les Circulatores que nous rencontrerons dans le cours de ce travail. Il a des parents partout, excepté en France ; ses cousins sont nombreux en Allemagne ; sa sœur a épousé un diplomate prussien, M. de Bunsen ; un de ses oncles est colonel dans l'armée anglaise ; un autre, Evelino Wad­dington, est mort au mois davril 1883 à Pérouse .

Nul daus le pays ne s'étonna du choix de cet Anglais , pas plus quon ne s'était étonné du choix de Spuller comme secrétaire général du gouverne­ment de la Défense nationale. I/abaissement des intelligences était telle, dès ce moment, quon ne prêtait môme pas attention à ces énormités,

1. l'apiers inédit ,« du duc de Saint-Simon, 1 volume, chez Quautin.