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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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avaient accaparées et s'étaient fait rembourser au taux de lémission. Le Parlement prussien, il faut le reconnaître, fut plus honnête que nos députés qui tous, ils ne sen cachaient pas, avaient une part dans ces tripotages. M. de Maybach ayant proposé de racheter au taux de 23 les actions de la ligne du Rhein-Nahe , qui nont quun cours nominal de8, une telle clameur séleva dans lAssemblée quil dut renoncer à son projet. En France , les républicains auraient simplement dit au ministre des travaux publics : « Combien y a-t-il de bénéfice pour chacun? »

La persécution, Gambetta la fit exercer, on sait comment, par les Constans et les Cazot.

La loi de proscription des Français , il chargea Reinach de la préparer et Waldeck-Rousseau de la présenter.

Tout cela, pour les Juifs, était broutille.

Ils aiment, on le sait, à parler par paraboles, par figures que les initiés comprennent à demi-mot. Quelques mois avant la guerre de 1870, vous ne causiez pas avec deux personnes un peu mêlées au mouvement qui se pré­parait sans quon ne parlât de détourner le cours du Nil . Détourner le cours du Nil , cétait faire passer linfluence de la France à lAllemagne . A partir de 1872, il était question de la grande affaire. Les riches en devisaient à lOpéra ou au cercle. Les plus besogneux dIsraël , en prenant une demi- tasse, laissaient entendre que les temps étaient proches et queux aussi allaient avoir des châteaux, des hôtels et des chasses.

Grande affaire, en effet, et si grande quaucun événement de lhistoire naurait eu un pareil retentissement.

Les milliards, que les malheureux Français avaient versés sans compter pour le budget de la guerre, avaient été gaspillés ; on avait tout fait pour semer la division et la haine dans les cœurs; larmée avait été savamment désorganisée ; rien nétait prêt, on le vit bien quand Favre, pour envoyer un régiment en Tunisie , dut prendre des hommes à Brives, des chevaux à Perpignan , des selles à Versailles *.

1. Au moment Déroulède et la Ligue des Patriotes provoquaient niaisement lAlle­ magne , nous navions pas même de munitions; les cartouches de nos arsenaux étaient ava­riées et hors détat de servir. Dès la fin de 1882, le général Billot dut demander à la Chambre un crédit extraordinaire annuel de 2,673,323 francs destiné à détruire ces cartouches qui nous avaient coûté des sommes énormes. Voir sur ces cartouches en laiton des lettres pleines de détails techniques adressées au journal la Ligue (21, 22, 23 janvier 1885), par M. Al­bert Hubner, notable commerçant, qui eut la naïveté daller confier ses angoisses patrioti­ques, devinez à qui... à SpuIIer.

Dans sa lettre du 24 janvier, M. Hubner constate que derrière le principal fabricant de