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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LE JUIF DANS LHISTOIRE DE FRANCE

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arrive chaude et croupie. 1 Tout à coup, un homme prononce des paroles incohérentes, il rit aux éclats, il est devenu fou ! Un autre, brusquement, tombe comme une masse, on sempresse autour de lui ; il est mort... A la hâte, on improvise un cercueil avec une caisse de biscuits et dans le sable, que la nuit prochaine viendront fouiller les chacals, on enterre le malheu­reux. Parfois le capitaine lit le De profundis et cest tout... La Franc-Ma­ çonnerie a défendu à Farre dattacher des aumôniers aux corps expédi­tionnaires.

Tout soldat isolé est perdu; fait prisonnier, il est livré comme jouet aux femmes des tribus qui le font mourir lentement en lui enfonçant dans les chairs des aiguilles rougies au feu. Un de mes parents, qui est revenu mourant de lexpédition, me racontait limpression dhorreur quil avait éprouvée devant un sous-officier du train quon ne pouvait reconnaître. Linfortuné, les yeux arrachés, les oreilles coupées, les parties viriles aflreusement mutilées, essayait en vain de tracer son nom sur le papier avec un crayon quon lui avait mis dans la main ! Quel tableau pour la plume vengeresse dun grand écrivain !

Le général juif Lambert est venu exprès pour promener dans les rues de Tunis son uniforme de général et bien prouver que cest le Juif, si méprisé en Orient, qui maintenant gouverne et commande en France . Cest la vraie guerre juive dont on a fait lessai sur cette terre qui a vu saint Louis mourir sur la cendre, les bras en croix, comme son divin Maître ; la guerre, lon fait tuer les Français pour la Juiverie, en leur ôtant même lespérance dune autre vie.

k Après tout, les documents scientifiques sont peut-être plus éloquents que les descriptions du plus merveilleux écrivain.

Qui na lu ce rapport sur les hôpitaux du docteur Lereboullet, un ami du gouvernement, un familier du journal le Temps? Pas délits, pas de médecins, pas de remèdes. Sur de la paille, des agonisants se débattent dans les cauchemars de la fièvre typhoïde comme dans un purgatoire anti­cipé. Dans une salle méphytique flottent les génies de la Mort, se croi­sent les appels, les gémissements'et les râles. On entend sentrechoquer pêle-mêle toutes les divagations et tous les délires. Celui-ci halette et, la

1. Cest un bon Juif, naturellement, Chemla qui est le fournisseur officiel de larmée française pendant lexpédition. En quelques mois il gagne trois millions. Un cri de répro­bation unanime sélève contre les concussions inouïes commises aux dépens de la santé et la vie de nos malheureux soldats. Au mois de juin 1883, on est obligé de traduire Chemla devant le conseil de guerre de Sousse , linfluence des tripoteurs tunisens et une habile plai­doirie de M. Georges Lachaud le font acquitter. Tant pis pour ceux qui sont morts de faim!