LE JUIF DANS L’HISTOIRE DE FRANCE
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arrive chaude et croupie. 1 Tout à coup, un homme prononce des paroles incohérentes, il rit aux éclats, il est devenu fou ! Un autre, brusquement, tombe comme une masse, on s’empresse autour de lui ; il est mort... A la hâte, on improvise un cercueil avec une caisse de biscuits et dans le sable, que la nuit prochaine viendront fouiller les chacals, on enterre le malheureux. Parfois le capitaine lit le De profundis et c’est tout... La Franc-Ma çonnerie a défendu à Farre d’attacher des aumôniers aux corps expéditionnaires.
Tout soldat isolé est perdu; fait prisonnier, il est livré comme jouet aux femmes des tribus qui le font mourir lentement en lui enfonçant dans les chairs des aiguilles rougies au feu. Un de mes parents, qui est revenu mourant de l’expédition, me racontait l’impression d’horreur qu’il avait éprouvée devant un sous-officier du train qu’on ne pouvait reconnaître. L’infortuné, les yeux arrachés, les oreilles coupées, les parties viriles aflreusement mutilées, essayait en vain de tracer son nom sur le papier avec un crayon qu’on lui avait mis dans la main ! Quel tableau pour la plume vengeresse d’un grand écrivain !
Le général juif Lambert est venu exprès pour promener dans les rues de Tunis son uniforme de général et bien prouver que c’est le Juif, — si méprisé en Orient, — qui maintenant gouverne et commande en France . C’est la vraie guerre juive dont on a fait l’essai sur cette terre qui a vu saint Louis mourir sur la cendre, les bras en croix, comme son divin Maître ; la guerre, où l’on fait tuer les Français pour la Juiverie, en leur ôtant même l’espérance d’une autre vie.
k Après tout, les documents scientifiques sont peut-être plus éloquents que les descriptions du plus merveilleux écrivain.
Qui n’a lu ce rapport sur les hôpitaux du docteur Lereboullet, un ami du gouvernement, un familier du journal le Temps? Pas délits, pas de médecins, pas de remèdes. Sur de la paille, des agonisants se débattent dans les cauchemars de la fièvre typhoïde comme dans un purgatoire anticipé. Dans une salle méphytique où flottent les génies de la Mort, se croisent les appels, les gémissements'et les râles. On entend s’entrechoquer pêle-mêle toutes les divagations et tous les délires. Celui-ci halette et, la
1. C’est un bon Juif, naturellement, Chemla qui est le fournisseur officiel de l’armée française pendant l’expédition. En quelques mois il gagne trois millions. Un cri de réprobation unanime s’élève contre les concussions inouïes commises aux dépens de la santé et la vie de nos malheureux soldats. Au mois de juin 1883, on est obligé de traduire Chemla devant le conseil de guerre de Sousse , où l’influence des tripoteurs tunisens et une habile plaidoirie de M. Georges Lachaud le font acquitter. Tant pis pour ceux qui sont morts de faim!