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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

leur tailla un immense fief économique en pleine terre française, en fit nos maîtres, n on plus de fait, mais grâce à un titre authentique *.

Ce quil y eu de pots-de-vins, de sous-entendus honteux, de dessous inavouables dans ces traités avec les chemins de fer, nul ne saurait le dire.

A ce point de vue, la discussion qui eut lieu à la Chambre, le 3 juil­let 1883, à propos d'un fantastique chemin de fer sénégalais, sera encore un document précieux pour les historiens qui voudront voir réellement, en dehors de toute déclamation de parti, le fonctionnement de la République juive en France.

On prend dabord quelques millions au pays sous prétexte de cons­truire un chemin de fer au milieu des sables, dans une région ravagée pé­riodiquement par la fièvre jaune.

Au bout dun certain temps, on a construit seize kilomètres et dépensé seize millions, avoue le gouvernement, vingt-sept millions affirme M. Blancsubé, qui doit être compétent, puisquon voulait en faire un ministre des Colonies.

Est-ce seize millions? Est-ce vingt-sept millions? Personne nen sait rien..Les seize kilomètres, qui reviennent à un million lun dans lautre, les rails étant probablement en or, sont-ils même construits? On lignore absolument. Il est très possible quil en soit de ce chemin de fer comme du chemin de fer de Memphis au Pacific, pour lequel les actionnaires ont versé des sommes énormes, sur le rendement même duquel on a distribué quelques dividendes, et qui na jamais existé. Ce qui est certain, cest que trois gouverneurs du Sénégal ont successivement donné leur démission plutôt que de sassocier à ce vol.

Un autre que Ferry se fût contenté de ce joli résultat, mais, avec son impudence habituelle, le président du conseil affirma à ses intimes quil se sentait de force à extraire encore quelques millions. Charles Ferry, dans la discussion, donna de sa personne et réclama le vote. « Sans doute, il y a du coulage, » dit Maurice Rouvier dans son beau langage, mais ny en a-t-il pas à notre époque? » Et lon vota...

i. La Chambre était si bien décidée à priver le pays de tous ses droits de contrôle, quelle refusa daccepter un amendement qui demandait simplement que les mécaniciens, chargés de conduire les trains militaires en cas de guerre, fussent français!

Pas un député ne songea à profiter de loccasion pour imposer aux Compagnies lorga­nisation dun service particulier à établir en cas de mobilisation. Après tant de milliards dépensés pour le budget de la guerre, il semble inimaginable que rien nait été prévu dans lhypothèse dune mobilisation ; il en est ainsi cependant. Les employés des grandes Com­pagnies ont essayé dattirer lattention du minisire sur ce point, mais très probablement ce sera absolument inutile.