408
LA FRANCE JUIVE
leur tailla un immense fief économique en pleine terre française, en fit nos maîtres, n on plus de fait, mais grâce à un titre authentique *.
Ce qu’il y eu de pots-de-vins, de sous-entendus honteux, de dessous inavouables dans ces traités avec les chemins de fer, nul ne saurait le dire.
A ce point de vue, la discussion qui eut lieu à la Chambre, le 3 juillet 1883, à propos d'un fantastique chemin de fer sénégalais, sera encore un document précieux pour les historiens qui voudront voir réellement, en dehors de toute déclamation de parti, le fonctionnement de la République juive en France.
On prend d’abord quelques millions au pays sous prétexte de construire un chemin de fer au milieu des sables, dans une région ravagée périodiquement par la fièvre jaune.
Au bout d’un certain temps, on a construit seize kilomètres et dépensé seize millions, avoue le gouvernement, vingt-sept millions’ affirme M. Blancsubé, qui doit être compétent, puisqu’on voulait en faire un ministre des Colonies.
Est-ce seize millions? Est-ce vingt-sept millions? Personne n’en sait rien..Les seize kilomètres, qui reviennent à un million l’un dans l’autre, les rails étant probablement en or, sont-ils même construits? On l’ignore absolument. Il est très possible qu’il en soit de ce chemin de fer comme du chemin de fer de Memphis au Pacific, pour lequel les actionnaires ont versé des sommes énormes, sur le rendement même duquel on a distribué quelques dividendes, et qui n’a jamais existé. Ce qui est certain, c’est que trois gouverneurs du Sénégal ont successivement donné leur démission plutôt que de s’associer à ce vol.
Un autre que Ferry se fût contenté de ce joli résultat, mais, avec son impudence habituelle, le président du conseil affirma à ses intimes qu’il se sentait de force à extraire encore quelques millions. Charles Ferry, dans la discussion, donna de sa personne et réclama le vote. « Sans doute, il y a du coulage, » dit Maurice Rouvier dans son beau langage, mais où n’y en a-t-il pas à notre époque? » Et l’on vota...
i. La Chambre était si bien décidée à priver le pays de tous ses droits de contrôle, qu’elle refusa d’accepter un amendement qui demandait simplement que les mécaniciens, chargés de conduire les trains militaires en cas de guerre, fussent français!
Pas un député ne songea à profiter de l’occasion pour imposer aux Compagnies l’organisation d’un service particulier à établir en cas de mobilisation. Après tant de milliards dépensés pour le budget de la guerre, il semble inimaginable que rien n’ait été prévu dans l’hypothèse d’une mobilisation ; il en est ainsi cependant. Les employés des grandes Compagnies ont essayé d’attirer l’attention du minisire sur ce point, mais très probablement ce sera absolument inutile.