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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

le corps darmée sest éloigné. Si lon saisit, par exemple, six mille mou­tons dans une contrée : que faire de ces bêtes? Les conduire aux villes? elles mourraient en route, car comment les nourrir, les faire boire pen­dant les deux ou trois cents kilomètres de terre nue quon devra traverser ?

Et puis il faudrait, pour emmener et garder un pareil convoi, deux fois plus de troupes que nen compte la colonne. Alors les tuer? Quel massacre et quel perte ! Et puis les Juifs sont qui demandent à acheter, à deux francs lun, des moutons qui en valent vingt. Enfin le Trésor gagne­ra toujours douze mille francs : on leur cède. Huit jours plus tard, les premiers propriétaires ont repris à trois francs par tête leurs moutons. La vengeance française ne coûte pas cher.

Le Juif est maître de tout le Sud de lAlgérie . Il nest guère dArabe, en effet, qui nait une dette, car lArabe naime pas rendre. Il préfère renouveler son billet à cent ou deux cents pour cent. Il se croit toujours sauvé quand il gagne du temps. 11 faudrait une loi spéciale pour modifier cette déplorable situation. Le Juif, dailleurs, dans tout le Sud, ne pratique guère que lusure par tous les moyens aussi déloyaux que possible, et les véritables commerçants sont des Mozahites...

On peut compléter le tableau par quelques mots qu'un écrivain, quon naccusera certes pas dêtre un partisan de lInquisition , consacre aux mêmes personnages dans louvrage qui a pour titre : France , Algérie , Colonies:

Les Juifs algériens, dit M. Reclus, ont été naturalisés en bloc, par dé­cret, pendant que nous luttions contre les hordes disciplinées du peuple évangélique. Ils ne l'avaient pas certes mérité, occupés quils étaient uni­quement de banque, de commerce, de courtage, de colportage et dusure; nul d'entre eux ne tient la charrue, narrose les jardins ou ne taille les vignes, et il y a très peu dhommes de métiers parmi ces arrières-neveux du supplanteur dEsaü . Aucun navait péri dans nos rangs, sous les bou­lets du Nord, comme ces Berbères, ces Arabes, ces nègres, qui furent parmi les héros de Reichshoffen ; et s'ils nont pas défendu lAlgérie contre nous, de 1830 à 1871, ils ne la défendront point non plus contre nos ennemis.

Ces Juifs sétaient-ils au moins recommandés par leur amour pour la France ? Ils sétaient bornés, selon leur coutume, à gagner de largent dans les deux camps.

« Au commencement de la conquête, dit le capitaine Villot, ils ser­vaient despions tour à tour pour les Français et pour El Hadj Abd-El-Ka- der, se tenant dans une attitude habituellement neutre, jusquà ce que la fortune se fût décidée en notre faveur. »

Tandis que les Arabes se battaient pour nous, les Juifs, au contraire, applaudissaient à nos défaites avec le plus indécent cynisme. Le capitaine