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LA FRANCE JUIVE
Lr 20 octobre, Grémieux, dont pas un collège électoral n’avait voulu aux élections générales, trouva en Algérie un bourg pourri, où il fut nommé par les Juifs qui lui devaient bien cela.
Grémieux eut cependant un instant de frayeur. Le projet d’abrogation dont personne ne s’occupait avait suivi son cours, et il allait être mis en discussion. « Un matin, dit Grémieux, je vis à l’ordro du jour du surion- demain de la dernière séance cette phrase fatale : Première délibération, projet de loi relatif aux Juifs de l’Algérie, urgence déclarée. »
Ce jour-là Grémieux avait la gouttel II faut l’entendre raconterce qu'il souffrit. « Je no vivais plus, s’écrie-t-il; messieurs, quand Dieu m’a conservé à ce moment-là, c’est qu’il n’a pas voulu me laisser mourir. »
Le salut de l’Algérie faillit dépendre d’un accès de goutte. C’était une fausse alarme. Lambrecht était mort subitement, ce qui arrive parfois à ceux qui gênent Israël, et Crémieux avait même versé sur lut quolques larmes de crocodile. M. de Fourlou, dont la conversation avec Grémieux avait décidément désillé les yeux, et qui voyait déjà des milliers de jetons de présence passer dans ses rêves, avait perdu sa belle ardeur de rapporteur. Tout resta dans le statu quo, et l’Algérie fut abandonnée à son mal* heureux sort 1 .
Pas un membre de la droite, je le répète, n’eut assez do clairvoyance patriotique pour porter de nouveau le débat à la tribune.
Grémieux avait réussi, il avait profité des catastrophes de la Patrie pour octroyer aux siens le privilège d'opprimer ceux qui valaient mieux qu’eux et, bon gré mal gré, on avait régularisé l'empiétement au nom du fait accompli. G’est là toute la politique des Juifs depuis 1791 : la guerre, la paix, l’insurrection, la réaction tout leur rapporte. Us avancent toujours, nous l’avons dit, à mesure que le pays recule.
Il n’est point sans utilité do montrer maintenant ce qu’est devenue l’Algérie grâce au décret Grémieux. Gomme on devait s’y attendre, les Juifs sont les maîtres absolus du pays. M. du Uouzot prévoyait déjà ce résultat :
Les Juifs, disait-il, doivent inspirer à la population chrétienne et par
i. C’était Victor Lefranc qui était devenu ministre. Quand la délibération vint à son ordre, M. de Fourtou, rapporteur do la commission, annonça que dans l’intervalle des vacances qui venaient d’avoir lieu, le gouvernement avait modifié largement le décret du 24 octobre, que la commission examinerait le nouveau décret qui lui semblait devoir mettre un terme il toute espèce de discussion relative à celui du 24 octobre. L'a/faire était donc définitivement enterrée. (Bulletin de l'Alliance, séance du 12 mai 1872.)