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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Lr 20 octobre, Grémieux, dont pas un collège électoral navait voulu aux élections générales, trouva en Algérie un bourg pourri, il fut nommé par les Juifs qui lui devaient bien cela.

Grémieux eut cependant un instant de frayeur. Le projet dabrogation dont personne ne soccupait avait suivi son cours, et il allait être mis en discussion. « Un matin, dit Grémieux, je vis à lordro du jour du surion- demain de la dernière séance cette phrase fatale : Première délibération, projet de loi relatif aux Juifs de lAlgérie, urgence déclarée. »

Ce jour- Grémieux avait la gouttel II faut lentendre raconterce qu'il souffrit. « Je no vivais plus, sécrie-t-il; messieurs, quand Dieu ma conservé à ce moment-, cest quil na pas voulu me laisser mourir. »

Le salut de lAlgérie faillit dépendre dun accès de goutte. Cétait une fausse alarme. Lambrecht était mort subitement, ce qui arrive parfois à ceux qui gênent Israël, et Crémieux avait même versé sur lut quolques larmes de crocodile. M. de Fourlou, dont la conversation avec Grémieux avait décidément désillé les yeux, et qui voyait déjà des milliers de jetons de présence passer dans ses rêves, avait perdu sa belle ardeur de rappor­teur. Tout resta dans le statu quo, et lAlgérie fut abandonnée à son mal* heureux sort 1 .

Pas un membre de la droite, je le répète, neut assez do clairvoyance patriotique pour porter de nouveau le débat à la tribune.

Grémieux avait réussi, il avait profité des catastrophes de la Patrie pour octroyer aux siens le privilège d'opprimer ceux qui valaient mieux queux et, bon gré mal gré, on avait régularisé l'empiétement au nom du fait accompli. Gest toute la politique des Juifs depuis 1791 : la guerre, la paix, linsurrection, la réaction tout leur rapporte. Us avancent toujours, nous lavons dit, à mesure que le pays recule.

Il nest point sans utilité do montrer maintenant ce quest devenue lAlgérie grâce au décret Grémieux. Gomme on devait sy attendre, les Juifs sont les maîtres absolus du pays. M. du Uouzot prévoyait déjà ce résultat :

Les Juifs, disait-il, doivent inspirer à la population chrétienne et par

i. Cétait Victor Lefranc qui était devenu ministre. Quand la délibération vint à son ordre, M. de Fourtou, rapporteur do la commission, annonça que dans lintervalle des vacances qui venaient davoir lieu, le gouvernement avait modifié largement le décret du 24 octobre, que la commission examinerait le nouveau décret qui lui semblait devoir mettre un terme il toute espèce de discussion relative à celui du 24 octobre. L'a/faire était donc définitivement enterrée. (Bulletin de l'Alliance, séance du 12 mai 1872.)