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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

On se demande même comment un fonctionnaire a été assez hardi pour soumettre une telle proposition à un Parlement français ; il ne faut pas réfléchir longtemps pour voir quelles en seraient les conséquences.

Les Arabes, sobres par nature, et se contentant de peu, vivent tant bien que mal sur leurs terres. Une fois expropriés, ils laisseraient en un an ou deux aux mains des Juifs, qui tiennent tous les cabarets et tous les mauvais lieux de la colonie, le mince pécule qui leur aurait été remis, et dont il leur serait absolument impossible de faire un emploi utile. Ils emploieraient le peu qui leur resterait à acheter des armes et des muni­tions. Cest alors que la France interviendrait pour traquer ces outlaws, comme nont jamais été traqués les Iroquois, les Peaux-Rouges, et les naturels de la Nouvelle-Zélande qui ont fini par disparaître complètement.

Voilà la conception que les républicains, qui ont sans cesse à la bou­che les mots de civilisation et de progrès, se font de la fraternité!

Le cœur se serre lorsquon pense à ce que pourraient faire de ces peu­ples des hommes qui seraient pour ces frères cadets de la famille humaine des aînés compatissants et bons.

Un ne sait pas quel sentiment de reconnaissance éveille dans le cœur de lArabe tout acte qui est honnête et droit.

Jai eu quelque temps pour secrétaire un ancien déporté de Lambessa. Cétait le portrait parlant dun des personnages du tableau si philoso­phique, si spirituellement observé de Béraud : « A la salle Graffard. » Ces crânes en cône, qui ont comme une déviation du sens de lidéal, sont malléables dans la jeunesse et facilement envahis par les vapeurs de tous les systèmes; ils sossifient plus tard, et la vapeur, lidée fausse, la doctrine erratique restent prisonnières. Doux dapparence, têtus comme des mules, ces êtres- résistent à tout. La vie épuise sur eux ses rigueurs sans les changer.

La vie, mon pauvre compagnon de travail avait appris à ses dépens ce quelle peut contenir damertume. Traîné à travers la France, les menottes aux mains, tandis que les hommes qui ont profité de la République ser­vaient lEmpire ou faisaient de lopposition à leau de rose; mis au silo, cassant des cailloux sous le soleil, puis courant après un morceau de pain dans les rues de Paris, il navait eu quun moment heureux, le court

on a exproprié 7,898 hectares, ayant une valeur de 477,104 fr. On a, de plus, préparé des projets dexpropriations pour 14,906 hectares, estimés 1,607,369 fr. Ce nest quune entrée en matière, car, avec le crédit de o0 millions c'est par centaines de mille hectares qu'on procé­dera. »