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LA FRANCE JUIVE
On se demande même comment un fonctionnaire a été assez hardi pour soumettre une telle proposition à un Parlement français ; il ne faut pas réfléchir longtemps pour voir quelles en seraient les conséquences.
Les Arabes, sobres par nature, et se contentant de peu, vivent tant bien que mal sur leurs terres. Une fois expropriés, ils laisseraient en un an ou deux aux mains des Juifs, qui tiennent tous les cabarets et tous les mauvais lieux de la colonie, le mince pécule qui leur aurait été remis, et dont il leur serait absolument impossible de faire un emploi utile. Ils emploieraient le peu qui leur resterait à acheter des armes et des munitions. C’est alors que la France interviendrait pour traquer ces outlaws, comme n’ont jamais été traqués les Iroquois, les Peaux-Rouges, et les naturels de la Nouvelle-Zélande qui ont fini par disparaître complètement.
Voilà la conception que les républicains, qui ont sans cesse à la bouche les mots de civilisation et de progrès, se font de la fraternité!
Le cœur se serre lorsqu’on pense à ce que pourraient faire de ces peuples des hommes qui seraient pour ces frères cadets de la famille humaine des aînés compatissants et bons.
Un ne sait pas quel sentiment de reconnaissance éveille dans le cœur de l’Arabe tout acte qui est honnête et droit.
J’ai eu quelque temps pour secrétaire un ancien déporté de Lambessa. C’était le portrait parlant d’un des personnages du tableau si philosophique, si spirituellement observé de Béraud : « A la salle Graffard. » Ces crânes en cône, qui ont comme une déviation du sens de l’idéal, sont malléables dans la jeunesse et facilement envahis par les vapeurs de tous les systèmes; ils s’ossifient plus tard, et la vapeur, l’idée fausse, la doctrine erratique restent là prisonnières. Doux d’apparence, têtus comme des mules, ces êtres-là résistent à tout. La vie épuise sur eux ses rigueurs sans les changer.
La vie, mon pauvre compagnon de travail avait appris à ses dépens ce qu’elle peut contenir d’amertume. Traîné à travers la France, les menottes aux mains, tandis que les hommes qui ont profité de la République servaient l’Empire ou faisaient de l’opposition à l’eau de rose; mis au silo, cassant des cailloux sous le soleil, puis courant après un morceau de pain dans les rues de Paris, il n’avait eu qu’un moment heureux, le court
on a exproprié 7,898 hectares, ayant une valeur de 477,104 fr. On a, de plus, préparé des projets d’expropriations pour 14,906 hectares, estimés 1,607,369 fr. Ce n’est qu’une entrée en matière, car, avec le crédit de o0 millions c'est par centaines de mille hectares qu'on procédera. »