CRÉMIEUX ET L’ALLIANCE [ISRAÉLITE UNIVERSELLE 503
les petites associations parisiennes : la Société des Dames, la Société Esther et Rèbecca, l’Accord israèlite , les Israélites français, le Lien d'Israël, les Disciples de Moïse, les Enfants de Sion, les Loges comme la Concordia, la Jérusalem, les Trinitaires.
Disposant par l’argent de toute la grande presse européenne, sauf de rares exceptions, et agissant par elle sur les peuples, les Israélites n’en ont pas moins des centaines de journaux qui s’adressent uniquement aux fils de leur race et les entretiennent des destinées qui les attendent. Citons au hasard : les Archives Israélites, l’Univers Israélite de Paris, la Famille de Jacob d’Avignon, le Jewish Chronicle, le Jewish World de Londres, le Jewish Messenger de New-York, le Wiener Israèlit, le Libanon de Mayence, le Volkszeitung, le Yochenschrift de Magdebourg, l’Allgerneine Zeilung des Judenthums, le Vessilo israelitico de Casale,le Corriere israelitico, YEducatore israelitico, la Famiglia israelüica, Ben Chanonia, Ben Hanania, Der Orient, le Maggio, YAriel de Jérusalem, YEsperanza de Smyrne, le Jactz de Bukarest, etc., etc.
L 'Alliance est absolument étrangère à l’idée de patrie dans le sens que nous prêtons à ce terme ; il serait superflu d’insister sur ce point. Quelques mots de Crémieux résument l’esprit de l’institution plus nettement que nous ne pourrions le faire.
« L 'Alliance n’est pas une Alliance française, allemande ou anglaise; elle est juive; elle est universelle. Yoilà pourquoi elle marche, voïtà pourquoi elle réussit. »
Rien ne montre plus clairement les sentiments qui animent les membres de l’association que les effusions auxquelles les Français allèrent se livrer, entre les bras de leurs frères d’Allemagne, quelques mois avant la guerre de 1870. Ecoutez Crémieux vous raconter la séance du 3 février 1870, cette scène idyllique, qui eut lieu à propos d’une souscription organisée en faveur des Juifs de la Pologne russe.
L’Alliance émue, incertaine des mesures à prendre, s’adressa à ses comités d’Allemagne; elle n’hésita pas, elle les convoqua à Berlin, et là, messieurs, nous eûmes une délicieuse réunion. Point de rivalité entre Paris et Berlin : nous étions les aînés en France, et nos cadets étaient comme nous dévoués à la grande cause.
Tous y vont : Goldschmidt, le vice-président « toujours empressé quand il faut payer de sa personne et de sa bourse, » Albert Cohn « toujours dévoué, » et Leven « qui sanctifiait ainsi son grand deuil. « C’est une vraie fête de famille, un bouquet de fleurs jaunes. *