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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

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quelques lieues de Paris sans que personne ait jamais osé les porter à la tribune : la gauche, on le sait davance, se lèverait en masse pour cou­vrir la voix dun orateur qui oserait attaquer un linancier juif .

F.e seul journal républicain, qui ait jamais parlé de ces indignités, est le Temps. 11 est vrai que larticle emprunte à la modération bien connue de son auteur, M. Jules Claretie , un accent particulier :

Les journaux de Seine-et-Oise , écrit-il, sont, sans aller plus loin, rem­plis chaque semaine des exploits des gardes dun gros financier qui a loué une partie du parc de Versailles .

Des allées les enfants passent, des fourrés lés promeneurs ségarent, des nids de verdure lon aimerait à se perdre, un livre à la main!

Un instant : attention à vous! Il y a presque péril de mort! Les gardes du baron Hirsch sont tout près, le fusil chargé. Le Petit Versaillais , un journal du pays, conte que lautre jour une ordonnance traversait à cheval lavenue qui conduit du boulevard de la Reine à la porte Saint- Antoine. Deux beaux chiens de chasse suivaient, appartenant à des officiers. Lun d'eux entre sous bois; il revient bientôt avec la patte cassée et un œil crevé. Lautre disparait dans une haie : il est tué raille. Le brigadier de gendarmerie a déclaré que M. le baron Hirsch donne à ses gardes un franc de prime par bète fauve abattue, avec prescription dassimiler aux fauves tous les chiens rencontrés dans sa chasse.

Mais sa chasse , cest une propriété de lEtal. Mais on devrait pouvoir prendre le frais dans sa chasse sans courir le risque de recevoir des grains de plomb dans le visage! Un officier, la semaine passée, se promenait avec son enfant dans une allée en contre-bas dun taillis. Tout à coup quelquun tire. Le plomb fait pleuvoir des feuilles criblées sur la tète du petit, et ienfanta peur. Le garde interpellé par lofficier répond simplement : « Jai tiré sur une fouine. Quand jen rencontre, jai ordre de tirer! »>

Avouez, entre nous, que ce garde a eu de la chance de tomber sur un officier contemporain! Sil avait fait cette réponse à Kléber, à Desaix , à Marceau, à Pélissier ou à Bugeaud dans leur jeunesse, je crois que le baron Hirsch aurait passé un mauvais quart dheure !

Après nos officiers, ce que le baron Hirsch déteste le plus, ce sont nos ouvriers. Il prend nos capitaux, mais il proteste avec indignation, dans la Gazette de Coloyne, contre le soupçon mémo davoir fourni du travail a un seul Français .

La compagnie des chemins de fer Ottomans , dit-il, a un caractère spécialement allemand ; elle a appelé en Turquie des centaines demployés allemands, leur a fait une position, et leur a donné une existence, à eux et à leurs familles, fondant ainsi, sur le territoire turc, une véritable colonie allemande. Locomotives, voitures, ponts de fer, rails, etc., cost