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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Cela ne vous produit-il pas un peu leffet du linge sale sous une robe de soie? Quel aperçu cela vous ouvre sur le monde qui va et qui expose quelque jeune fille à prendre un volume au hasard et à tomber sur Pigault-Lebrun !

Pour nous remettre, voulez-vous avancer sur le perron? A droite et à gauche vous trouverez deux vases de Clodion ; la paire a coûté cinquante mille francs. En été, la vue est belle, on est en facedelapièce deau, et, au delà, on aperçoit le parc et des enclos pleins de moutons et de daims qui prêtent de lanimation au décor.

Rentrons dans les appartements. Nous allons rencontrer, pour la première fois, lhistoire en visiteuse dans ce château qui na point dhistoire. En 1815, les Rothschild sont venus pauvres avec linvasion ; linvasion en 1870 les retrouve milliardaii-es et peut leur faire ses compliments.

Nous voici dans le salon des tapisseries qui ne contient dautres tableaux que quelques panneaux de Desportes. Aux murs sont suspendues des tapisseries Watteau , des tapisseries tissées de soie, dune jeunesse et d'une fraîcheur sans égales. Cest, devant ces Amours souriants, ces bergères lutinées par des Céladons, devant toutes ces évocations dun monde frivole, toutes ces images de plaisir et de galanterie, queut lieu lentrevue de Bismarck et de Jules Favre .

Laccueil du Chancelier de fer au rhéteur de paille fut terrible, et les habitants du château, qui ont eu les échos de cette scène, en ont conservé un souvenir qui nest pas près de seffacer.

Après avoir refusé la veille de recevoir l'homme de la prétendue Défense nationale, Bismarck le fit attendre deux heures dans le vestibule, sous le Tiepolo .

Cette fois encore, notre ennemi se montra tel que la Postérité le verra, profitant des défaillances de conscience de son adversaire, mais ne man­quant pas pour lui-même aux devoirs stricts de la conscience, ne commet tant, somme toute, aucun acte qui pût empêcher le salut de son âme. h es hommes du 4 Septembre sétaient rendus coupables dun crime de lèse - patrie en faisant une révolution devant létranger, en chassant la représen­tation nationale. Cet acte, ils pouvaient encore, sinon le réparer, du moin f latténuer en consultant le pays, en lui demandant loyalement sil voulad la paix ou la guerre : Bismarck leur en facilita les moyens, et certainemen 1 montra à Jules Favre était la voie droite, honnête, patriotique. Le m a '" heureux vieillard refusa pour pouvoir conserver le pouvoir quelques jon* s encore.