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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PA 111S JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

Bernard Palissy , des émaux de Petitot, des boîtes de Blarenbergbe, des Saxes, le miroir de M m0 de Pompadour , des coffrets aux armes de France , quon est tout étonné de rencontrer.

La cheminée monumentale est décorée de médaillons italiens et sur­montée, dun buste de Minerve. Sur une plaque de marbre brun on lit en lettres dor, chaque mot est bizarrement espacé par un point, cette inscription qui chante le bonheur de la possession, la joie davoir un somptueux foyer, quand tant de malheureux Français sans gîte errent, le ventre creux, par les nuits dhiver :

üoulce. est. la. vie. à. ia. Rien, suyvre.

Emmy. soyet. printens. soyet. hyvers..

Sous, blanche, neige, ou rameaux, verts.

Quand, vrays. amys. nous. la. font, vivre.

Ains. leur, place, à. tous. est. icy.

Comme, aux. vieulx. aux. jeunes, aussy.

(1570.)

Lalbum de maroquin, quon laisse traîner avec ostentation sur la table, éveille bien des pensées.

A la première page on lit: « Souvenir de la charmante journée du 16 décembre 1862 : Napoléon . » Un peu plus bas : «Souvenir damitié pour la charmante hospitalité du baron et de la baronne James de Rothschild , 20 novembre 1866 : Mathilde. »

CharmeSs charmés, charmeurs, tout est charmant, et brusquement, à la page suivante, apparaît un nom tracé en gros caractères : Wilhem, 21 sep­tembre 1870. Guillaume, avant de quitter Ferrières, a tenu à mettre sa signa­ture, non pas à la suite de celle de Napoléon III , mais en tête de la page suivante. Bismarck et de Moltke ont signé après lui, et le plus modeste officier, le dernier sous-lieutenant qui a passé, a voulu, à son tour, que son paraphe ironique se dessinât sur le livre inauguré par lEmpereur des Français.

A côté de ces noms de vainqueurs, voici les noms des plus illustres représentants de la noblesse de France , et le contraste est douloureux. Les Allemands, qui figurent dans ce registre, sont entrés par la force ; ils ont occupé la maison en vertu du droit de la guerre et exigé quon les ser­vit, non en invités respectueux, mais en victorieux ; ils ont trinqué, non aux grâces de la baronne, mais à leur vaillant Empereur, leur seul maî­tre après Dieu . Nos nobles, au contraire, sont venus en sportulaires, courbant la tête, et tout heureux dêtre accueillis.

Que de noms quon voudrait pouvoir effacer ! Que de chutes que les

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