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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

La pensée de venir en aide aux victimes était louable, mais celle de faire sortir largent nécessaire à cette bonne œuvre de la bourse des chré­tiens était fine *.

Cest Arthur Meyer quon charge d'organiser ces mystilications. Il guette les sinistres comme les marins de lile de Batz guettaient autrefois les naufrages, et, dès quun malheur apparaît, il le confisque à son prolit.

Les fêtes de charité sont une des manifestations de la vie mondaine que, plus tard, les historiens de mœurs étudieront avec le plus dutilité. Elles ont joué un rôle important et se sont multipliées depuis quelques années, car elles ont pour les Juifs un double avantage. Elles attestent dans toutes les contrées de lunivers la puissance dIsraël , qui met Paris sens dessus dessous dès quun Sémite a besoin dassistance; elles permet­tent aux Juifs moins lancés que les Rothschild de se mêler aux gens du monde.

L'aristocratie, en ellèt, accourt la bouche enfarinée, comme partout oii elle entend un petit raclement de violon.

La fête de Chio est restée la plus célèbre. En face des ruines noires des Tuileries on avait organisé une kermesse, une Foire aux plaisirs, comme on disait, qui dura huit jours. Ce fut que Camondo donna une leçon méritée au faubourg. On suspendit naturellement la fête le samedi. « Pourquoi donc cet arrêt? demanda un jeune vicomte. On ne samuse donc plus? » « Il y a temps pour tout; nous autres, nous avons coutume dobserver notre religion; aujourdhui samedi, nous allons prier; nous serons tout à la joie demain, puisque le dimanche na aucune signification pour nous, et que, je crois, il nen a guère davantage pour vous... »

Le dimanche, la terrasse des Tuileries offrait un aspect curieux. Des jeux de petits chevaux, des boutiques, des tréteaux forains avaient été ins­tallés partout. Les plaisanteries, les vives ripostes, les interpellations joyeuses se croisaient dans lair avec les boniments et les appels égrillards des visiteurs.

1. Aucune souscription ne fut ouverte, aucun bal ne fut organisé pour secourir les 30,000 chrétiens massacrés dans l'Annam.

Un vaillant journal, la Croi.r, écrivait à ce sujet, à la date du 3 novembre 1883 :

« Si quelques Juifs, après avoir pressuré longtemps par une usure monstrueuse le peuple quils seraient venus exploiter, avaient été pillés et expulsés, quels cris de toute cette presse au nom de lhumanité et de la civilisation ; mais ce sont simplement des martyrs du Christ!

« Ce sont des martyrs qui sont tombés, non pas mille à la fois, mais au moins trente mille, avec leurs prêtres et leurs religieuses. Ce sont cent soixante églises, élevées par la charité, qui ont élé brûlées ; nous concevons que le bal recule sur ce terrain; le diable se refuse à organiser le cotillon. »