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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCK JUIVE

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brocanteurs de lunivers ont versé leurs emplettes douteuses sur Paris ; la contrefaçon, li nitation ont pris des proportions inouïes. Beaucoup de gens du monde, qui croient posséder une galerie dune valeur réelle, nont chez eux que de faux bibelots, des toiles pastichées, des plats en cuivre repoussé que jai vu moi-même fabriquer dans des maisons que je pourrai désigner.

On nose détromper ces illusionnaires. il y a, en eilet, quelque chose de touchant dans le spectacle de ce pauvre Aryen qui sest laissé chasser de ses châteaux, dépouiller de tout ce quil possédait, et qui époussette, avec une joie enfantine, quelque armure apocryphe, quelque bahut truqué que le Juif a été assez adroit pour lui vendre au poids de lor. Quand un krach se produira encore, quand les cours de convention soutenus par des syndicats de marchands s'effondreront, une effroyable débâcle aura lieu, on ne trouvera pas dix mille francs de collections qui auront coûté cinq ou six cent mille francs'.

Lisez le Truquage, de M. Paul Eudel , qui devrait être dans toutes les familles pour les préserver de la ruine. Depuis les objets préhistoriques, jusquaux Diaz et aux Charles Jacques, tout sert de prétexte à une odieuse contrefaçon. On fabrique de faux silex, de fausses statuettes de Tanagra , de fausses figurines de Sèvres et de Saxe, de fausses médailles, de faux autographes, de faux bronzes.

Il y a dans ce livre des anecdotes exquises et des tours bien divertis* sauts. Quoi de plus charmant que lhistoire que racontait le Juif Goblentz qui excellait à faire des miniatures et des grisailles genre Sauvage? Un jour, il envoie un tiers vendre chez un grand marchand une miniature quil avait faite lui-même. Le marchand lachète immédiatement. Peu de temps après, seconde visite avec une seconde miniature dans le môme goût que la première. Cette fois, l'acquéreur repoussa loffre qui lui était faite, et fit même de sanglants reproches à l'intermédiaire pour lui avoir vendu une chose moderne. Celui-ci prétexta de son ignorance.

Tenez, dit-il, je vais vous montrer de vrais Sauvage, et il ouvrit une armoire remplie de grisailles. Elles ne sont pas signées, mais elles parlent delles-mêmes, celles-, ajouta-t-il.

Or, cétaient des miniatures de Coblentz , qui en rit encore.

Ici encore éclate le manque de toute initiative chez laristocratie .

I. Au mois doctobre 1884, on annonce la mise en vente, à Paris , dune magnifique, collection de tableaux appartenant à un Américain. Les caisses arrivent, on les ouvre et on s'aperçoit avec stupéfaction que tous les tableaux sont faux et quaucune signature nest authentique.