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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE «5 '

Autrefois les plus grands seigneurs encourageaient, fondaient eux-mêmes des fabriques artistiques; les faïences dOiron , les manufactures de Rouen , lécole de Glerissy sont nées dune généreuse et intelligente fantaisie. Au potier comme au peintre ou au sculpteur, le patricien donnait son avis, apportait, en dehors du concours matériel, lobservation utile et souvent très juste. Tout cela a disparu. Pas un grand seigneur na eu lidée de com­mander à un peintre quelque tableau émouvant qui retraçât les scandales de ce temps, les violations de domicile, qui léguât à lavenir le souvenir de ces hontes ; en revanche, ils disputeront à coups de billets de banque quel­que tableau culotté à laide de procédés spéciaux afin davoir lair vieux, quelque crédence exécutée devant nous à Batignolles ou à Malakoff par un pauvre ouvrier qui vous dit : « Le comte de X... a acheté la pareille cin­quante mille francs au Juif M... Si je la lui avais offerte pour six mille, il maurait flanqué à la porte. Quels imbéciles 1 . »

Parmi ces brocanteurs juifs il en est qui éveillent presque ladmiration, A une certaine hauteur daudace lescroquerie touche au génie, elle appa­raît comme une des manifestations de la supériorité intellectuelle dune race sur une-autre. Impuissant à concevoir même la pensée de certaines ruineuses mystifications financières juives, lAryen naurait pas été plus capable de rivaliser avec un Saphira. Quelle puissance de persuasion, de ruse, de diplomatie, de souplesse à manier les hommes,dans ce truqueur

f. Dans un article, sous forme de lettre, publié dans le Moniteur universel , M. Germain Bapst , sous le nom de M. Josse, a donné une spirituelle leçon à Antonin Proust , qui avait choisi, comme frontispice de la Revue des Arts décoratifs, un miroir quil simaginait dater de la Renaissance, et avoir appartenu à Louise de Vaudemont , et qui est absolument moderne. Jamais on na mis plus finement en relief l'ignorance de nos traitants, et aussi l'importance du rôle du parasite et de lentremetteur, la souffrance de nos ouvriers qui, exploités par les Juifs, voient attribuer aux artistes du passé leurs plus belles créations:

« Le miroir fameux nest pas du seizième siècle il na jamais appartenu à une reine de France cest lœuvre dun brave et honnête ciceleur, nommé Legros, qui le fit vers 1863, en sinspirant des dessins publiés par Reiber dans les premières années de lArt pour tous. Legros cherchait inutilement de louvrage chez les orfèvres ou les bronziers de Paris ; il employa ses loisirs à ce travail et le céda pour 1,690 francs à un marchand juif : le chiffre est rigoureusement exact. Legros est le plus honnête homme du monde et ne peut être ici ni accusé, ni soupçonné davoir aidé au trafic du Juif; il sen fut en Angleterre avec cet argent, trouva du travail à Birmingham dans la maison Elkington, par sont passés tant dartistes français , et cest de quun autre artiste français , M. Wills, mdressa Legros quand celui-ci revint en France , il y a trois ans au plus.

« Legros sait lhistoire de son cadre, il nen est pas plus vaniteux; il sourit de la naï­veté des amateurs qui payent cent mille francs son œuvre, quand elle nest pas signée, et n'en offriraient pas deux mille s'il y mettait son nom. Legros vit pauvrement et philosophi­quement dune maigre journée ; jai voulu prendre son avis avant de le nommer, et il ma autorisé à vous dire ce que jusquici il avait eu lhéroïque modestie de taire. «