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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

oraison ou occupé à chercher le moyen de sauver son pays, ce malheur ne lui serait pas arrivé.

Ce qui est triste, c'est la honte qui rejaillit sur laristocratie par la faute de quelques désœuvrés. Faire son Petit cercle, pâmer rue Royale est main­tenant lexpresBion adoptée par les ouvriers pour la tricherie au jeu.

Il est impossible que les Cercles ne soient pas déshonorés avec la manie quont les gens du monde daccueillir à bras ouverts tous les Juifs de lunivers. Un homme, que tout le monde a connu à Paris marchand de pastilles de sérail dans un passage, un cabaretier de la Petite Russie, un ancien laquais prussien ont-ils gagné quelque argent à la Bourse, les voilà reçus partout. Quand un scandale éclate, on noBe môme pas sadresser à ceux-, leur demander des éclaircissements sur leur famille, sur la façon dont ils se sont enrichis, sur ce quil y a au fond du train quils affichent: on tombe unanimement sur un malheureux garçon de jeu, uniquement parce qu'il est Français . Cest absolument honteux.

Le club et les courses se chargent des hommes; la toilette ruine les femmes.

Les couturiers et les couturières sont presque tous d'origine juive : c'est un Juif, Dreyfus , qui est président de leur chambre syndicale. Ils ont déployé sur ce point un génie véritablement charmant, sinon complète­ment inventif. Félix fait bien joli ; Kahn, qui succéda à M me Laferrière, ne faisait pas mal ; mais Harah Mayer qui a « conçu » les deux robes de M"« Legault, dans les Rois en exil, a une imagination bien heureuse; cest à elle encore, nous apprend le Figaro , « que M" e Legault doit le succès de ses dernières créations dans les Affolés et le Prétexte. » A Rodrigues cependant le pompon! Klle ne coud pas les robes comme on avait coutume jadis, aux temps barbares; elle les édite, du moins cest le terme quemplo­yait mon aimable collaboratrice Étincelle, qui menvoyait souvent des communications bien surprenantes dans cet ordre, lorsque je rédigeais avec elle dans un journal élégant, dum Athenœ florerent...

Le Juif na pu se défendre de mêler à cela sa pointe de gros sel. Les joailliers avaient fait porter aux hommes des petits cochons; on a affublé les femmes du monde despèces de selles postérieures, qui les font ressem­bler à lanimal quon a appelé « le vaisseau du désert, » et qui en serait plutôt le Polichinelle. On a placé les poches derrière le dos, ce qui donne à la plus gracieuse femme, cherchant son mouchoir, laspect malséant dun dindon qui se gratte. Aucune de nos Parisiennes na rien compris à