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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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lARIS J U11 ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

ne... da Y... est un ange. Tous les matins la belle élégante reçoit, avec une exactitude désespérante, une magnifique botte dasperges I

On voit que tout ceci nest pas dun goût bien déiicat. Les histoires de ce genre, quil serait facile de multiplier, les récits dadultères, de sépara­tions, daccommodements entre le mari et lamant, nauraient quun intérêt de scandale et ne rentreraient pas dans le cadre de ce travail, qui est exclu­sivement une étude sociale.

La mondaine na même plus de respect de sa propre beauté, la haine instinctive de tout ce qui déforme ou enlaidit, de tout ce qui blesse les lois dune certaine élégance supérieure qui est une des manifestations de lart ; elle aime au contraire létrange et le baroque, le bas, ce qui' la rapproche un peu de lanimalité.

Quelle vision encore du Paris contemporain que ce bal des bêtes, donné au mois de mai 1885 par la princesse de Sagan! Cette fois, cétait bien à làme de la femme française elle-même que le gouvernement sattaquait ; on venait de profaner le sanctuaire de la douce et poétique patronne de Paris , de Geneviève, la sainte et la bergère dont le nom rayonne sur les commencements de notre histoire avec une fraîcheur daurore. A défaut dune foi bien vive, la plus élémentaire délicatesse, une pensée de solida­rité féminine, auraient commander à de grandes dames comme la duchesse de Bisaccia, quEtincelle appelle en toute occasion « une chré­tienne incomparable » de ne pas choisir ce moment pour se déguiser en animal. Ces gens- se disputèrent le petit carton était représentée len­trée dun bal avec cette inscription : « Un animal, un franc ; un animal et sa dame, deux francs. »

Il ne sagit pas ici de rastaquouères, détrangers. Tout larmorial de France , toute la vraie noblesse est présente à cette fête sans nom, à cette espèce de prostitution de soi-même qui, dit justement lUnivers, inspire une sorte dépouvante.

Le Gaulois nous donne dabord le nom des convives du dîner :

Comte et comtesse F. de Gontaut, duc et duchesse de Gramont, vicomte et vicomtesse de Turenne, baron et baronne de Vaufreland, comte et com­tesse de Gastries, vicomte et vicomtesse de Chavagnac, prince et princesse de Léon, comte et comtesse M. d'Amilly , marquis et marquise des Mous- tiers, comte et comtesse de Vogué, comte B. de Boisgelin, comte R. de Fitz- James, comte et comtesse A. de la Rochefoucauld, baron et baronne de Noirmont, M. et M° dEspeuilles, comte et comtesse de Mieulle, vicomte et vicomtesse des Garets, duc et duchesse de Bisaccia, marquise de Gallifïet, lady Dalhousie, comte et comtesse de Kersaint, M. et M® e OConnor, mar­quise de Talleyrand , M. et M" Lambert, comte et comtesse de Saint-Gilles,