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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JLIVE

Non, mon cher confrère, il ne faut pas que ces notes, pour lhistoire dune race soient perdues, cest pourquoi je réimprime la lettre ici.

Le duc de Bisaccia nen reste pas moins un homme fort dévoué à sa cause, fort généreux même à loccasion; mais évidemment il a perdu dans les mauvaises fréquentations de Juifs, cette fleur de délicatesse et de courtoisie qui caractérisait jadis la noblesse française; il ne sait plus faire la différence qui convient entre un poète, un artiste qui est un être de désintéressement et de travail, et un vulgaire financier qui salit ses mains dans le maniement de lor.

Un jour que Papillon de LaFerté, lintendant desMenus, rendait compte à Marie-Antoinette dune querelle quil avait eue avec Sedaine , il répétait toujours : « Sedaine ma dit, jai dit à Sedaine ... »

Quand le roi ou moi, interrompit la reine, parlons dun écrivain, nous disons toujours : Monsieur Sedaine .

Le duc de Bisaccia na plus le sens de ces nuances ; il dirait certaine­ment Sedaine tout court et M. de Rothschild gros comme le bras.

Si je parleainsiun peu longuement dunobie duc, cest quil est, comme je lai déjà dit, ce que les Anglais nomment : « Un personnage représenta­tif. » Il est instructif et il est pénible de voir dans quelle société vit un homme qui se croit naïvement, et qui est réellement, pour la foule niaise, lincarnation de la haute aristocratie, le représentant des idées de chevale­rie, dhonneur et de foi h

Meyer admire le duc et le duc aime le commerce de Meyer 1 2 . Le nom

1. Au mois davril 1885, nous voyons le pauvre homme, toujours cornaqué par Meyer, assister au bai donné par le Conseil municipal à l'Ilôtel de Ville . Le chef des droites, comme on dit, parade à côté de la baronne d'Ange, à laquelle un conseiller municipal fait ouvrir avant l'heure les portes du salon l'on soupe; il échange des poignées de main avec tous ces conseillers qui ont chassé les Sœurs des hôpitaux, arraché la croix des cimetières, per­sécuté de la plus sale et la plus ignominieuse façon tout ce que les honnêtes gens respectent. Franchement, était-ce la place du duc de la Rochefoucauld-Bisaccia?

Tout est faux, dailleurs, dans ce personnage de vitrine. A la Chambre, il appelle le 14 juillet « la fête de lassassinat», et ce jour-, il fait illuminer le Jockey-Club, dont il est président. Si cest la fête de l'assassinat, pourquoi illuminez-vous? Si cest une fête nationale, pourquoi lappelez-vous « la fête de l'assassinat»?

2. Pour comprendre ce quune pareille association a de significatif, au point de vue des mœurs dune époque, il faut lire le Druide , un roman à clef, de la comtesse de Martel, qui nous initie à ce qui se passe dans lintérieur du Gaulois. Il y a de tout dedans, la tenta­tive dassassinat par le vitriol, le proxénétisme, le chantage. Nous apprenons que cest une fille, ancienne actrice aux Variétés, qui rédige le courrier mondain et enseigne aux femmes du faubourg Saint-Germain comment il faut se tenir à léglise! Voilà en est arrivée une certaine aristocratie, laristocratie du plaisir.

Comine complément du Druide , on peut lire également le discours prononcé par Meyer, au mois daoût 1885, aux régates d'Évian.