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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

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il avait établi enfin que les manœuvres coupables avaient été commises « par Mayer, publiciste et banquier à Paris , dans un journal, la Réforme financière. »

Dans laftaire de la Nouvelle France on navait pas hésité à poursuivre M. Sumien, qui nétait quun simple journaliste insérant des annonces ou des avis; mais il eût été chimérique de penser que Loew, ou un magistrat quelconque des nouvelles couches poursuivît Mayer qui avait organisé la même entreprise malhonnête. Néanmoins, ce blâme tout platonique lui déplut encore, et il saisit loccasion de sen venger.

Nos officiers français eux-mêmes sont tout petits garçons devant ce Juif. A loccasion du l-l juillet 1883, la Lanterne publie je ne sais quelle infamie contre M. de Yaulgrenand, colonel du 22 e régiment dartillerie à Versailles . Le lendemain, le bureau du journal est plein dofficiers; le colonel de la Valette et Morlière, arrivés les premiers, se rencontrent avec une escouade dofficiers du 22 e régiment dartillerie. Que viennent faire tous ces messieurs? Demander une réparation à Mayer ? Ce serait une prétention bien chimérique. Ils viennent, le journal vous le dit en italiques, porter témoignage en faveur de leur colonel.

Nest-ce pas précieux encore pour lhistoire psychologique de ce temps, ces héros, ces beaux soldats des grandes batailles, ces Français se déran­geant pour venir plaider la cause de leur colonel devant un immonde Juif de Cologne , moitié chanteur, moitié espion?

Ce sont de ces aberrations, de ces faiblesses, de ces gallicismes mo­raux quil est presque impossible de faire comprendre à un Anglais ou à un Allemand . Les officiers allemands , ces disciples dHegel en uniforme, qui veulent expliquer tout par des théories philosophiques, vous embar­rassent particulièrement par leurs interrogations à perte de vue.

Enfin vos officiers sont très braves, nous les avons vus au feu, ils sont superbes; comment se laissent-ils traiter ainsi?

L'absence de tout courage intellectuel est toujours la seule explication quon puisse donner. On ne peut que faire relire aux étrangers, pour démontrer cette absence de tout ressort pour résister, lexécution des trente-sept gendarmes et gardes de Paris , comme otages de la Commune. Ces hommes dans toute la force de lâge, dune intrépidité incontestable, ils lont prouvé par leur mort, se laissèrent conduire à labattoir par une escorte de trente-cinq hommes qui ne demandaient quà les laisser séva­der. Tout le long du parcours, la population, qui était favorable, lesencou* ^geait à sen aller. Dans le haut de la rue de la Roquette, une femme leur