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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

cent fois la même chose pour essayer de la graver dans lesprit frivole de ses lecteurs. Saint-Albin est un gentleman accompli qui na quune faiblesse, cest de ne pas vouloir quon parle de choses sérieuses dans le Sport : « Gela attristerait nos abonnés, » dit-il. Le baron de Platel, Léon Lavedan, Racot, sont des hommes dune respectabilité parfaite; ils subis­sent Wolff parce que ce misérable leur est imposé par les Juifs.

Si un malheureux Chrétien avait fait le quart de ce qua fait ce Juif, les Chrétiens nauraient pas assez danathèmes contre lui; les Juifs, au contraire, soutiennent et défendent leur coreligionnaire.

Pour Israël , la littérature de Wolff est un dissolvant précieux.

Il y a des trésors dans cette littérature. Sur un fond resté tudesque et badaud, éclatent des fusées dorgueil juif , naïf dans son cynisme. Quelle vision que Wolff, remplaçant à lui seul lancien tribunal des Maréchaux, juges dhonneur en matière délicate! Les grands cercles lont consulté sur le cas de M. de la Panouze, lépoux infortuné de la Juive Heilbronn, et il pèse longuement son verdict. « Il y a forfaiture? Oui et non. Jeune homme, réhabilitez-vous en allant vendre des diamants au Gap avec votre esti­mable beau-père ! »

Tout ce quun homme de bonne compagnie évite ordinairement de toucher est prétexte à Wolff pour se répandre longuement. On na pas encore cloué le cercueil de Gabrielle Gautier, quil raconte à fond ce faux ménage, quil nous dit grossièrement ce que personne ne lui demandait, et quil nous apprend que cette morte était la maîtresse dun Juif moitié cou- lissier, moitié auteur dramatique, du nom dErnest Blum.Ce Blum, qui pro­fite de loccasion pour se faire faire une annonce sur le cadavre de sa compagne, sélève avec indignation, dans le Rappel, contre les faiblesses dun Henri IV ou dun Louis XIV .

Mais cest Sarah Bernhardt qui inspire Wolfl le plus heureusement. Le chroniqueur du Figaro bénit lenfant, il bénit lépoux, il bénit la mère, il la compare « à un ange qui a étendu ses ailes sur lart, » et il ne nous épargne rien sur lintérieur du ménage Damala. Il ouvre la table de nuit, il étale les draps à la fenêtre avec le clignement dœil navrant et lubrique à la fois que Gérôme a prêté à un de ses personnages. Quand on lit cela à létranger, en trois colonnes de première page, au milieu de peuples qui déjà se partagent nos dépouilles, la nausée vous monte aux lèvres. Comment des hommes, comme ceux dont nous parlons plus haut, ne protestent-ils pas contre ces saletés? Comment ne songent-ils pas que leur journal est