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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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PARIS JUIF ET LA SOCIÉTÉ FRANÇAISE

promis une rente énorme, est devenu fou. Le réveil est dur pour quelques* uns. Celui-ci prend son parti, vend son château Louis XIV avait reçu lhospitalité, envoie aux enchères les meubles anciens et jusquau paravent de sa grandmère pour suffire aux caprices dune enfant gâtée. Celui-* abattu par un tel coup, disparaît de la circulation, se met au lit, sans être malade, et vit désormais couché. Cet autre abandonne tout, file en Amé * rique, y travaille courageusement, découvre de vraies mines, et revient millionnaire et républicain.

Parfois laventure se complique. Il arrive de pays extravagants des tantes plus extravagantes encore, ne possédant ni sou ni maille, mais ayant pour le whiskv la passion quune mère dactrice partageait avec sa fille; le pauvre mari est obligé dhabiller, de nourrir, dabreuver tout cela.

Vous me direz que les victimes ne sont guère intéressantes. Je vous laccorde; ce quil faut noter, cest limpossibilité presque absolue pour le vrai Français de tirer aucun bénéfice de ces compromis avec la conscience: il nest pas organisé pour cela. La ligne droite du devoir aurait toujours été plus avantageuse pour lui, même matériellement, que de prétendues habiletés il finit invariablement par le rôle de Jocrisse.

Quil s'agisse du jeu de la Bourse, du jeu du mariage, du jeu de la politique, de lanceurs daffaires financières, d'époux dAméricaines , de Machiavels du centre droit à lAssemblée de Versailles, la loi dont nous parlons se vérifie toujours.

A part quelques exceptions que chacun connaît, ces Américaines sont, dordinaire, de bien désagréables créatures : tapageuses, dépensières à lexcès, parlant haut, riant bruyamment, toujours les premières pour les excentricités de mauvais ton et, ce qui est prodigieux, aussi sottement entichées de leur fraîche noblesse, aussi impertinentes que les vraies grandes dames dautrefois étaient simples, indulgentes et bonnes... Elles ont con- tribué à donner à la société parisienne la physionomie incohérente et bizarre quelle a prise depuis quelques années.

Le point douloureux encore est la façon dont on récompense lhospi­talité que nous accordons à tous, les rebuffades dont on paie nos avances.

Les professeurs de lécole des Beaux-Arts, au mépris du reste de leur plus élémentaire devoir, accueillent de préférence les élèves américains; le jury du Salon accorde aux Yankees des médailles quil refuse à de vieux artistes pour lesquels ce serait une joie, une recom­mandation aussi auprès du public imbécile daujourdhui. Tout ce que les peintres américains savent, ils lont appris chez nous, de nous. Le Premier soin du Congrès est de voter un droit tellement exorbitant sur