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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

inconnues a Paris . Des hommes mariés vivent en grand nombre du dés* honneur de leurs femmes, surveillent eux-mêmes leurs débauches :

La femme mariée fait son commerce nimporte, mais toujours loin de son domicile. Dans la journée, elle racole aux gares de chemins de fer, dans les jardins publics, au Lois de Boulogne, et se prostitue dans les cabarets ou hôtels du voisinage.

Le mari la suit à distance, soit pour la prévenir de la présence des agents, quil cherche à connaître, soit pour la protéger contre certains clients qui font des difficultés pour payer. Dans ce dernier cas, il intervient en qualité de mari, fait une scène à sa femme et à lindividu quil appelle son complice; pour éviter tout scandale, celui-ci donne quelquefois beaucoup plus dargent que sil avait payé à la femme le prix convenu davance.

Des enfants de douze à quinze ans, corrompus par lexemple, de­viennent apprentis souteneurs.

Certaines filles se font accompagner de jeunes enfants qui assistent aux scènes les plus ignobles. Il y a dans le chapitre intitulé : Enfants en posses­sion de femmes de débauche, des détails quil mest impossible de reproduire.

Larmée des malfaiteurs se recrute parmi les souteneurs. Chaque jour il se forme une bande nouvelle. On dévalise les maisons de la banlieue et des environs de Paris ; Passy, Auteuil , Boulogne, sont à chaque instant visités parles malfaiteurs.

On tire sur les commissaires et les officiers de paix ; tous les soirs les rares gardiens de la paix qui ne pactisent pas avec les malfaiteurs sont obligés de livrer bataille. On assassine en plein midi, au milieu de Paris , sur les ponts, dans le jardin des Tuileries ; au bois de Yincennes, un vieil­lard est étranglé à quelques pas du concours de tir; sur le boulevard des Capucines, devant le restaurant Hills, on jette un lazzo autour du cou dun homme pour le dévaliser. On arrête les voitures dans les rues comme jadis sur les grands chemins. Au mois de janvier 1885, une dame revenant de Bordeaux prend un fiacre à la gare d'Orléans , à onze heures du soir ; rue Contrescarpe, trois malfaiteurs sautent à la bride du cheval, et la dame est obligée de donner tout ce quelle possède.

On tue les voyageurs en wagon, les filles dans leur lit, les marchandes de vin à leur comptoir 1 . La police se croise les bras devant tous ces

1. Voici, daprès les journaux, le bilan d'une semaine de janvier 1886 :

Paris : Assassinat de M* Laplaigne, marchande de vins, rue Beaubourg ; assassinat de M. Barrême, préfet de l'Eure ; assassinat de Marie Aguétan, rue Caumarlin ; tentative crimi­nelle, 103, rue du Poteau, le nommé Victor Bocqueteau blesse grièvement à coups de