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LA FRANCE JUIVE
crimes, absolument impuissante 1 . L’assassin d’une fille de la rue Mon- sieur-le-Prince, dont on connaît le nom et le signalement, peut tranquillement se promener dans Paris couvert de sang et aller demander une place dans un bureau de placement sans que nul songe à l’arrêter.
Les brasseries de femmes sont à la fois des lupanars, des tripots, des cabarets. Une fois entré là, tout fils d’honnête famille est perdu; on le grise, on le fait jouer, on le dépouille de mille manières. Jamais peut-être la nature humaine ne fut dégradée davantage que dans ces malheureuses femmes dont la profession est de boire, qui ont l’ivresse pour gagne-pain, qu’on appelle fainéantes quand leur estomac refuse le travail. Quelques- unes absorbent jusqu’à quarante et cinquante bocks par jour! Lisez cela et relisez après les tirades pompeuses sur la régénération de l’humanité par la démocratie 8 :
Le proxénétisme a gagné toutes les classes de la société. Le propriétaire qui loue à une prostituée un logement au triple du prix qu’il vaut; le
canne sa femme et sa belle-mère ; à Clichv, Victor Arynthe frappe sa tante de deux coups de couteau, puis se suicide en absorbant de l’acide sulfurique.
Département s : A Viry-sur-Mont (Somme ), le sieur Jacques-François tue, à coups de serpe, M m « veuve Piedocq et sa fille ; à Horgny (Somme ), llasset (Alexandre), manouvrier, âgé de cinquante-huit ans, est égorgé au lieu ditla Cavée-d'Horgny ; àCusev (Haute-Marne ), un vannier est poignardé par son ouvrier; à Garnerans (Ain ), M me veuve Ferrand est étranglée dans son domicile de Deboste ; à Beaune , Lamothe, vigneron, se rendant à Dijon , est foudroyé d'un coup de fusil ; au Havre, le sieur Laplante étrangle sa maltresse, la llelte Nantaise; à Villeneuve-sur-Lot , le nommé Plasse, détenu à la maison centrale, après avoir jeté du vitriol à la figure du gardien Bonnassie, lui porte plusieurs coups de tranche! ; près de Saint-Valbert (Eure ), M. Charles Nardin, garde forestier, est terrassé par un individu qui lui porte à la tête plu-ieurs coups de couteau.
Au total, neuf assassinats et cinq tentatives de meurtre en six jours.
1. La police coûte seize millions de plus qu’en 1869. Sous l'Empire, elle se contentait de 9,332 agents ; elle en emploie aujourd’hui seize mille.
2. Ces brasseries ont maintenant un journal attitré, Paris nocturne, qui affirme avoir un tirage de six mille exemplaires et se déclare prêt à le prouver. Il donne chaque s maine l'état sanitaire, le prix, les détails particuliers du personnel de chaque établissement. On y lit, par exemple, qu’à la Brasserie du Square « Jeanne est toujours charmante, mais vadrouille à l'excès. Huilier est son bal d" prédilection ; elle y va souvent avec son amie Félicie, bonne fille du Brabant, qui est maintenant tout à fait rétablie. Rachel fait les délices de la Brasserie du Bar. Par son regard langoureux elle vous invite à venir à ses tables. Comme son amie Valentine, elle est ennemie de la soulographie. » Le journal annonce qu'il va faire admettre dans les principaux bals de Paris une nouvelle polka de Henri Cohen : Paris Nocturne.
Albert Delpit a publié: sur ces brasseries une étude intéressante qui donne bien l'idée de ce que la Franc-Maçonnerie entend par l'éducation :
« Tout le Quartier Latin , dit-il, est infesté par les brasseries de temmes. Les collégiens y vont abandonnant la classe ou l'examen, s’échappant, pour courir après ces prostituées de bas étage. Et j’évoquais les pauvres mères de famille qui croient leur enfant surveillé! Leur enfant que l’ignominie guette, quand il ne peut pas encore se défendre, et que la curiosité