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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

lution, les repris de justice étaient maîtres souverains dans les sections.

Ces teneurs détablissements infâmes sont des purs entre les purs, au point de vue républicain ; ils servent la bonne cause à leur façon en pour­rissant les jeunes générations, en détruisant dans les masses tout sentiment honnête qui pourrait aider le pays à sortir de la fange. Nous constaterons plus loin, dailleurs, létroite connivence des chefs de la démocratie avec les marchands de vin empoisonneurs.

La loi sur les récidivistes, proposée parles Francs-Maçons , nest pas une solution, cest un instrument de proscription contre tous les Français indistinctement, voilà tout. On peut fermer les lieux de prostitution et mettre les filles à Saint-Lazare, comme autrefois, sans faire une loi qui permet denvoyer un malheureux qui aura volé un pain, ou, dans une rixe politique, frappé un agent, mourir à la Guyane , la température ordinaire est de vingt-sept degrés,, de l'aveu unanime de tous les méde­cins, un Européen ne peut vivre plus de trois ans.

Les représentants de la droite se sont, encore, laissé prendre aux lieux communs *. Nul parmi eux, en dehors du comte de Mun, qui a pro­noncé quelques généreuses paroles, na eu assez de souffle pour envisager la question de haut, pour tracer un exact et vigoureux tableau de la décom­position actuelle, pour secouer les ministres républicains sur leur banc, pour leur dire :

« Eh bien! voilà donc ce qua produit votre République , qui accusait les régimes antérieurs de corruption? Vous en êtes à demander la pros­cription en masse des Français coupables de navoir pas de rentes; vous réclamez des mesures dont tous les gouvernements qui vous ont précédés se sont passés pour maintenir lordre! »

1. Sans comprendre et sans indiquer que cette loi deviendra une véritable loi dexpa­triation pour tous ceux qui déplairont, M. Buffet cependant, par son seul instinct de vieux légiste, a montré, dans la séance du Sénat du 8 février 1885, ce quavait de baroque et danormal un projet qui ne fixe ni un lieu pour la relégation, ni un délai, ni une condition précise :

« Le législateur, disait-il, doit définir exactement la peine ou les peines qu'il entend infli­ger. Or, contestez-vous que la relégation à perpétuité soit une peine, et pensez-vous que cette peine sera sérieusement définie si, dans le système de la commission, le Gouverne­ment peut, ad libitum, appliquer cette peine de ces deux manières : ou envoyer les récidi­vistes herser les blés de la Beauce, sarcler les betteraves du Soissonnais, ou bien creuser des canaux à la Guyane au milieu des marais pestilentiels de cette colonie? »

« On pourrait, ajoutait-il, en sen tenant à la rédaction de la commission, résumer ainsi le projet de loi : Les récidivistes seront, à lexpiration de leur peine, remis à la disposition du Gouvernement, qui les enverra bon lui semblera et les soumettra discrétionnairement au régime qu'il jugera le plus convenable. »