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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

travail des ateliers et des champs; il admire exclusivement le courtier, lentremetteur ou encore lacteur, qui est, lui aussi, une sorte dintermé­diaire 1 . La civilisation chrétienne avait garanti, ennobli, poétisé le labeur ; la civilisation juive lexploite par le Juif capitaliste et le diffame par le Juif révolutionnaire; le capitaliste fait de louvrier un serf;le révolution­naire, dans ses livres et ses journaux, lappelle un forçat.

Comparez latmosphère didées dans laquelle vivaient les prolétaires du passé, et latmosphère dans laquelle vivent ceux du présent, et vous vous expliquerez que, par une naturelle conséquence, la grossièreté des sentiments ait engendré la vulgarité dans les productions.

Si vous eussiez pénétré autrefois dans quelque intérieur douvrier, vous y eussiez trouvé ces images de corporation gravées par les soins des syndics et des jurés en exercice et qui représentaient les saints protec­teurs de chaque corps détat. Tandis que des dessins plus ou moins nombreux rappelaient les principaux épisodes de la vie du saint, les détails de son martyre, dautres représentaient les outils particuliers de la profession.

Ces gravures, quon distribuait à tous les membres dune confrérie, constituaient comme un signe de ralliement commun dans les mêmes prières et dans la môme foi. On les suspendait dans latelier, et le saint, avec son nimbe éclatant, en ses vêtements parfois peinturlurés de couleurs criardes, regardait ainsi le maître et le compagnon, louvrier qui déjà avait fait son chef-dœuvre, et lapprenti encore novice, travailler de leur mieux.

Que verriez-vous aujourdhui à la même place? Dimmondes caricatures qui représentent des prêtres ivres, des femmes retroussées, des scènes de crapuleuse débauche.

LEglise donnait aux ouvriers les saints du ciel pour camarades, la presse franc-maçonne et juive les assimile à des galériens.

Par une mystérieuse opération de lesprit, cet état dâme différent se traduit dans les créations matérielles. Le travail, exécuté sans entrain par un homme dont limagination est salie par de vilaines lectures, attristée par la conviction que son sort ne diffère guère de celui des forçats, na plus la délicatesse de jadis. La main est devenue lourde à mesure que la pensée devenait basse et le gros mouvement pornographique et athée de

1. u Quand l'Église, dit encore-Blanc de Saint-Bonnet , nous a mis en garde contre les Juifs, contre l'usure, enfin contre faims du commerce, nous n'avons pas voulu l'écouter. Résultats: disette dans les choses utiles, abondance dans les choses superflues, pénurie des masses, et ruine, cest-à-dire paupérisme.