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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Dans la séance du 24 février 1884, M. de Saint-Vallier constatait que dans le département de lAisne , naguère encore en pleine prospérité agri­cole, la terre était dépréciée dans des proportions telles que 840 fermes ou marchés de terre ne trouvaient pas preneurs même pour le montant de limpôt, et que dans le seul arrondissement de Laon 7,040 hectares, dont 1,250 de petite exploitation, demeuraient délaissés et en friche. Daprès lancien ambassadeur de France à Berlin , la moitié de lagriculture de la région aurait succombé depuis cinq ans, et plus de la moitié de ce qui reste debout serait à toute extrémité.

Dans lenquête, que Méline refusa de livrer à la publicité, M. Gentil- liez démontra que la situation était aussi désastreuse dans la circonscrip­tion du comice de Marie que dans la circonscription du comice de Laon il donna un total de 17 fermes, représentant 2,270 hectares, délaissées par les exploitants et que les propriétaires sont forcés dexploiter eux-mêmes, de 116 fermes représentant 5,563 hectares, abandonnées au cours du bail par suite de la ruine de lexploitant, et de 1,603 hectares (plus 8 marchés de terre dune contenance inconnue) actuellement en friche '.

Que croyez-vous que répondit Méline? Il offrit à M. Gentilliez de le décorer du Mérite agricolel

Dans cette République tout meurt, lart, la littérature, lindustrie, le commerce des marchands de vin prospère seul. Les chiffres fournis par la statistique quon a appelée quelque part « lart de vérifier les faits » sont terrifiants.

Le relevé des débits de boissons, dressé chaque année par ladministra­tion des Contributions indirectes, accuse une rapidité inouïe dans laug­mentation du nombre des cabarets.

Le chiffre était en 1869 de 366,507 en 1882 de 376,520

1. La ruine est générale. La plupart des hauts fourneaux sont éteints. Les canuts de Lyon , jadis si joyeux, si actifs au travail, se lamentent devant leurs métiers immobiles. Un long cri de détresse arrive de Saint-Etienne , de Montluçon , de Besançon .

Au mois de février 1885, une enquête officielle, effectuée par le commissaire de 1 inscrip­tion maritime et le commandant des ports de Marseille , constate quil y a, dans les ports de cette ville, 43 navires désarmés faute d'emploi, dont 30 vapeurs et 13 voiliers!

L'immobilisation du matériel est évaluée à quarante millions. Treize cent cinquante individus on été débarqués, la plupart matelots et chauffeurs.

En une seule semaine, oc a congédier deux mille ouvriers des établissements indus­triels.