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LA FRANCE JUIVE
Louvre, auquel le Génie de l’ivresse a lié les mains derrière le dos, le peuple est le prisonnier de l’alcoolisme.
Ce qui est terrible, c’est que ce n’est ni du vin, ni de l’eau-de-vie que l’on vend au prolétaire, c’est un mélange sans nom, un poison véritable.
La Maçonnerie semble avoir perfectionné ou du moins modernisé certains de ses procédés. Autrefois, elle se servait beaucoup de l’aqwa tofana qui a fait disparaître tant d’hommes hostiles aux révolutionnaires.
La pharmacie, écrit à ce sujet l’auteur des Juifs et Francs-Maçons , connaît un poison, qu’elle nomme aqua tofana, dont la composition est attribuée à une célèbre empoisonneuse italienne du nom de Tofana qui, à cause de ses crimes, fut étranglée en 1730. Ce poison est extrêmement subtil et ne laisse aucune trace- Celui des Francs-Maçons , qu’ils appellent aussi aqua tofana ou tophana, avec un léger changement d’orthographe, est bien plus dangereux et bien plus redoutable.
Ce toxique, dans la composition duquel entreraient, paralt-il, de l’opium et des mouches cantharides, est aussi clair que l’eau la plus limpide et n’a aucun goût. Il attaque les parties nobles du corps, et, selon la dose absorbée, il opère des effets divers, soit la mort instantanée, soit la mort à des intervalles plus ou moins éloignés; il produit une maladie de langueur ou bien l’idiotisme, ou bien encore sans coliques, ni douleurs, ni symptômes particuliers, il conduit à un état de faiblesse et de consomption tel que la science est impuissante et la mort inévitable. Ce serait, dit-on, un Franc- Maçon , pharmacien à Naples, qui aurait inventé ce poison, probablement en perfectionnant Vaqua tofana déjà connue. Il n'aurait travaillé que pour la secte et sans doute d’après les ordres de ses chefs ; aussi la composition de ce tonique infernal, qui ne se fabrique qu’à Naples, est restée leur secret.
Je suppose que les médecins affiliés ont trouvé mieux. En tout cas, l’empoisonnement par les denrées alimentaires, par les liquides, est un grand instrument des desseins de la Maçonnerie . « Le peuple, a dit Campa- nella, sait-il de quels poisons est fait le philtre qu’on lui fait boire? » Les meurtres, de plus en plus nombreux, les maisons de fous pleines, les suicides qui augmentent sans cesse attestent les effrayants ravages que produisent ces breuvages dans lesquels, à part l’eau, n’entre aucun élément qui ne soit funeste à la santé *.
1. Le nombre des suicides a plus que triplé en cinquante ans.
Le chiffre était en moyenne, de 1826 à 1880, de 1,739; il s’est élevé, en 1883, à 7,213! L’accroissement, qui n’avait été que de 1 ou 2 pour cent d’une année à l’autre, s’est élevé tout d’un coup à 7 pour cent.
Dans ce total, figurent un certain nombre d’enfants âgés de quinze ans, de quatorze ans, de douze ans, et un ayant à peine douze ans!
En 1884, le nombre des suicides à Paris avait été de 542; il a été de 642 en 1885, ce qui fait une augmentation de cent pour une seule année.