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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

Louvre, auquel le Génie de livresse a lié les mains derrière le dos, le peuple est le prisonnier de lalcoolisme.

Ce qui est terrible, cest que ce nest ni du vin, ni de leau-de-vie que lon vend au prolétaire, cest un mélange sans nom, un poison véritable.

La Maçonnerie semble avoir perfectionné ou du moins modernisé cer­tains de ses procédés. Autrefois, elle se servait beaucoup de laqwa tofana qui a fait disparaître tant dhommes hostiles aux révolutionnaires.

La pharmacie, écrit à ce sujet lauteur des Juifs et Francs-Maçons , con­naît un poison, quelle nomme aqua tofana, dont la composition est attri­buée à une célèbre empoisonneuse italienne du nom de Tofana qui, à cause de ses crimes, fut étranglée en 1730. Ce poison est extrêmement subtil et ne laisse aucune trace- Celui des Francs-Maçons , quils appellent aussi aqua tofana ou tophana, avec un léger changement dorthographe, est bien plus dangereux et bien plus redoutable.

Ce toxique, dans la composition duquel entreraient, paralt-il, de lopium et des mouches cantharides, est aussi clair que leau la plus limpide et na aucun goût. Il attaque les parties nobles du corps, et, selon la dose absorbée, il opère des effets divers, soit la mort instantanée, soit la mort à des inter­valles plus ou moins éloignés; il produit une maladie de langueur ou bien lidiotisme, ou bien encore sans coliques, ni douleurs, ni symptômes par­ticuliers, il conduit à un état de faiblesse et de consomption tel que la science est impuissante et la mort inévitable. Ce serait, dit-on, un Franc- Maçon , pharmacien à Naples, qui aurait inventé ce poison, probablement en perfectionnant Vaqua tofana déjà connue. Il n'aurait travaillé que pour la secte et sans doute daprès les ordres de ses chefs ; aussi la composition de ce tonique infernal, qui ne se fabrique quà Naples, est restée leur secret.

Je suppose que les médecins affiliés ont trouvé mieux. En tout cas, lempoisonnement par les denrées alimentaires, par les liquides, est un grand instrument des desseins de la Maçonnerie . « Le peuple, a dit Campa- nella, sait-il de quels poisons est fait le philtre quon lui fait boire? » Les meurtres, de plus en plus nombreux, les maisons de fous pleines, les suicides qui augmentent sans cesse attestent les effrayants ravages que produisent ces breuvages dans lesquels, à part leau, nentre aucun élément qui ne soit funeste à la santé *.

1. Le nombre des suicides a plus que triplé en cinquante ans.

Le chiffre était en moyenne, de 1826 à 1880, de 1,739; il sest élevé, en 1883, à 7,213! Laccroissement, qui navait été que de 1 ou 2 pour cent dune année à lautre, sest élevé tout dun coup à 7 pour cent.

Dans ce total, figurent un certain nombre denfants âgés de quinze ans, de quatorze ans, de douze ans, et un ayant à peine douze ans!

En 1884, le nombre des suicides à Paris avait été de 542; il a été de 642 en 1885, ce qui fait une augmentation de cent pour une seule année.