688
LA FRANCE JUIVE
Si vous consultiez sur ceci un Passy quelconque ou un économiste officiel, il vous débiterait de solennelles turlupinades sur le mécanisme des échanges. La vérité, comme vous pouvez vous en rendre compte à l'aide de votre seule raison, est que saint Louis faisait de la grande économie politique en mettant directement en rapports le producteur et le consommateur; il plaçait, face à face, les deux représentants du travail en reléguant au second plan l’intermédiaire, le parasite.
L’organisation actuelle étant juive est naturellement la contre-partie de l'organisation chrétienne de saint Louis. Dans le commerce des vins, comme ailleurs, on a fait disparaître toutes ces petites maisons dont l’enseigne parfois séculaire, gage de bonne renommée et de traditionnelle probité, était une sorte de blason. Le système juif détruit à la fois la garantie de l’honneur individuel du commerçant et la garantie collective de la corporation pour substituer à tout cela le vague d’une compagnie anonyme.
Aujourd’hui le commerce des liquides appartient à quelques gros commanditaires, plus banquiers que marchands de vin, qui tiennent entre leurs mains, dans un vasselage absolu, les établissements de second ordre. Le marchand au détail n’est guère qu’un employé, un prête-nom ; il gère ce qu’on appelle une régie; il ne peut s'adresser ailleurs quand on le sert mal, car, d’ordinaire, le loyer est payé directement par les fournisseurs du magasin. Un débit peut avoir cinq ou six patrons successifs, vous y trouverez toujours les mêmes liquides pris chez les mêmes industriels.
Le commerce des vins est donc devenu un commerce de produits chimiques où l’on expérimente toutes les inventions, où l’on pratique la gallisation, la pétiotisation, l’alunage, le salage, le sucrage, le plâtrage, où l’on combine les matières colorantes de toute espèce, les ingrédients de toute nature.
On devine quelle influence désastreuse cette chimie exerce sur la santé publique. Les vins naturels, en effet, ont des principes d’assimilation et les excès mêmes avec eux n’ont que de médiocres inconvénients Vous avez vu en Bourgogne, par exemple, des vignerons dont la trogne est rubiconde, dont la face a pris les couleurs du pâmpre à l’automne ; ils sont
« De rechief nule femme ne doit ouvrer au metier pour les periz qu'il sont; car quant une femme est grosse et le métier despiecé elle pourrait béchier en telle manière q ue son enfant serait péris et pour moult d’autres periz qui y sont et puent avenir, pour quoi I e ont regardé pieça qu’il ne doivent pas ouvrer. »
1. Voir à ce sujet l'excellent rapport du docteur Lancereau sur l'alcoolisme, lu à l’Académie de médeciue, à la séance du 17 novembre 1885.