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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

I

LES FRANCS-MAÇONS

Quels sont les instigateurs, les instruments et les complices de la persé­cution quia commencé par lexpulsion de saints religieux, qui sest ensuite attaquée à lâme de lenfant, qui a enlevé enfin au malheureux agonisant dans un hôpital sa dernière consolation et sa suprême espérance, qui sest efforcée, en un mot, par tous les moyens davilir et de dégrader la France? Comment cette campagne a-t-elle été entreprise et poursuivie? Telle est létude que nous nous proposons dans ce sixième livre.

La libre pensée elle-même nest point en cause ici. Que dheures char­mantes nous avons passées avec de brillants esprits fermés à ces croyances qui sont lenchantement et la joie de notre vie! Combien de temps avons- nous été nous-même, en admirant le rôle social du christianisme, à ne pas admettre le côté divin de ses dogmes, à vivre en dehors de lÉglise? lia plu à Dieu, dans sa miséricorde inlinie, dappeler par son nom le pauvre écrivain, dexercer sur lui cette pression irrésistible et douce à laquelle on ne résiste pas, de lui frapper amicalement sur lépaule, oserai-je dire sans crainte dêtre irrespectueux, car ce Christ, qui est le maître du ciel et de la terre, est en réalité le plus sûr et le plus fidèle des amis. Cest à nous à remercier et à bénir mais sans attaquer ceux qui, tout en no partageant pas nos opinions, n'attentent pas à nos droits de citoyens, dhommes, et de Français.

Que de grandes intelligences soient restées fermées à une telle lumière, cela surpasse limagination; cela est cependant. Pair dAngleterre, beau, riche, comblé des dons les plus rares, Byron blasphème le Dieu qui lui a accordé tous ces bienfaits. Travailleur infatigable, probe dans sa vie, pur dans ses moeurs, Proudhon ne veut pas croire quune autre existence le récompensera de ces vertus-haut, et cest à Satan quil adresse un hymne damour. Delacroix, ladmirable auteur de tant de peintures religieuses, se détourne sur son lit de mort pour ne pas entendre le son des cloches; il aime mieux senfoncer dans le noir que daller regarder combien les figures quil a rendues à demi visibles par son pinceau sont plus belles encore que son génie n'a pu les concevoir.

Avant dêtre touché par la grâce, combien dannées Littré, si honnête, si droit cependant, na-t-il pas lutté contre lévidence? Qui ne se rappelle