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LA FRANCE JUIVE
dans la voie de la bienfaisance pratique, ils trouveraient un beau thème à nous couvrir de ridicule.
En comparant la situation du seul établissement créé par nous, comptant à l'heure qu'il est vingt-deux années d’existénce, à la foule d’institutions au moyen desquelles l’Église distribue à un peuple de clients des secours de toute nature, nos ennemis pourraient véritablement nous prendre en pitié.
Nous faisons des vœux pour que le rapport de la sous-commission des finances,-dont le F.-. Leven est président, ne leur tombe pas sous les yeux. Il importe à l’honneur de la Libre-Pensée que la Franc-Maçonnerie ne fasse pas rire d’elle.
Ce qui caractérise précisément la Maçonnerie, c’est un sentiment inconnu jusqu'à elle, un sentiment vraiment diabolique : la haine du pauvre. Dans chaque pauvre, ainsi que nous l’avons déjà dit, l’Église nous ordonne de voir Notre Seigneur Jésus-Christ lui-même. Il semble que la Maçonnerie soit de l’avis de l’Église, et qu’elle haïsse dans le pauvre ce Christ qu’elle poursuit partout d’une haine si furieuse : «N’introduisez jamais dans l’ordre, dit le F.-. Beurnouville, que des hommes qui peuvent vous présenter la main et non vous la tendre. Pour le F.-. Ragon, la pauvreté, « c’est la lèpre hideuse de la Maçonnerie en France. » Pour le F. - . Bazot, le pauvre, le Maçon qui tend la main, est un génie malfaisant qui vous obsède partout et à toute heure. « Rien ne peut vous soustraire à son importunité, et son insolence ne connaît ni bornes ni obstacles. Il est à votre lever, au moment de vos affaires, à votre repas, à votre sortie. Mieux vaudrait rencontrer sa main armée d’un poignard ; vous pourriez du moins opposer le courage au glaive assassin: »
Le Franc-Maçon a le culte et l'amour de la force comme le Juif; il est toujours avec ce qui réussit. Napoléon I ,r n’a pas eu pendant longtemps de plus solides alliés qu’eux, et c’est certainement aux Francs-Maçons allemands, qui trahissaient leur patrie pour lui, qu’il a dû une partie de ses étonnants succès. Sous Napoléon III, les Francs-Maçons, après avoir olfert au prince Napoléon la grande maîtrise, que l'Empereur ne permit pas à son cousin d’accepter, eurent pour grands maîtres des Murat et des Magnan.
Les Maçons, ces éternels suiveurs de fortune, se sont mis naturellement à la remorque du prince de Bismarck. Bismarck avait intérêt à détruire chez nous ret idéal de foi qui, faisant mépriser la mort, rend les nations invincibles; la Franc-Maçonnerie s’offrit pour accomplir cette besogne et l’accomplit presque pour rien, par besoin de servir, par la pente naturelle qui la porte à tout ce qui répond à une sorte de domesticité haineuse qui est son fait.