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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA PERSÉCUTION JUIVE

Constans, répondant à M. Laguerre, déclara hautement que cétait la Maçonnerie qui avait imposé lexpulsion des religieux au gouvernement :

Mon collègue, dit-il, ma félicité tout à lheure de la politique que jai suivie lorsque je faisais partie du cabinet; mais, je dois le dire, ces félici­tations doivent sadresser autant à vous quà moi, car cest dans la Franc- Maçonnerie, je suis entré il y a trente-deux ans, que jai entendu dire pour la première fois que le cléricalisme était lennemi commun.

Je suis de ceux qui nont pas craint de se compromettre pour le com­battre ouvertement; mais à quoi cela aurait-il servi, si, comme cela se voit aujourdhui, les robes noires expulsées peuvent impunément revenir prendre leurs places primitives?

Se tournant vers M. Laguerre, lorateur ajoute :

. Mais jespère que de plus jeunes que moi les expulseront une bonne

fois pour toujours!.

La grande force de la Maçonnerie réside dans le concours que lui apportent les gens médiocres dintelligence et faciles de conscience quelle réussit depuis quelques années à caser dans tous les postes importants. Sévère pour lhomme condamné S la Maçonnerie aime lhomme véreux, lagent d'affaires, le financier louche, le déclassé qui a besoin delle et qui, par conséquent, est pour elle un instrument docile. Des pleutres comme Ferry ou comme Tirard, par exemple, sont les grands hommes francs- maçonniques. Ils sont soutenus, protégés, repêchés.

Prenez la liste de tous les hommes en vue adeptes de la Franc-Maçon­nerie, et vous y verrez figurer tous les noms dhommes compromis dans de douteuses affaires, dans des virements suspects, flétris par leur propre parti, les Constans, les Gazot, les Bouteillier, les Paul Bert, lesBaïhaut.

La Franc-Maçonnerie, en effet, nabandonne les siens quà la dernière extrémité. Voyez, par exemple, Tirard. Il est chargé, comme ministre des finances, de cette opération de la conversion qui demandait, avant tout, de la discrétion. Cétait le cas ou jamais, pour lancien fabricant de doublé, de ressembler à Lamech qui, le premier, eut lart de mettre les métaux en oeuvre, et de se vêtir comme lui « dor et d azur » 2 . G était le cas de chanter .

1. Certaines loges, d'ailleurs, sont plus difficiles que d autres. La loge Union et Persévé­rance refusa de recevoir Eugène Xlaver, de la Lanterne, que la loge Z Ecole Mutuelle fut heureuse daccueillir.

2. D. Avez-vous vu votre maît.-. aujourdhui?

IL Oui, Très V. - .

1). Gomment était-il habillé?

R. D'or et dazur.

D. Que signifient ces deux mots?

R. - Quun XI.-. doit conserver la sagesse au sein des grandeurs dont il peut être revêtu. {Nécessaire Maçonnique, par E.-J.-C. M regV.)