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LA PERSÉCUTION JUIVE
Constans, répondant à M. Laguerre, déclara hautement que c’était la Maçonnerie qui avait imposé l’expulsion des religieux au gouvernement :
Mon collègue, dit-il, m’a félicité tout à l’heure de la politique que j’ai suivie lorsque je faisais partie du cabinet; mais, je dois le dire, ces félicitations doivent s’adresser autant à vous qu’à moi, car c’est dans la Franc- Maçonnerie, où je suis entré il y a trente-deux ans, que j’ai entendu dire pour la première fois que le cléricalisme était l’ennemi commun.
Je suis de ceux qui n’ont pas craint de se compromettre pour le combattre ouvertement; mais à quoi cela aurait-il servi, si, comme cela se voit aujourd’hui, les robes noires expulsées peuvent impunément revenir prendre leurs places primitives?
Se tournant vers M. Laguerre, l’orateur ajoute :
. Mais j’espère que de plus jeunes que moi les expulseront une bonne
fois pour toujours!.
La grande force de la Maçonnerie réside dans le concours que lui apportent les gens médiocres d’intelligence et faciles de conscience qu’elle réussit depuis quelques années à caser dans tous les postes importants. Sévère pour l’homme condamné S la Maçonnerie aime l’homme véreux, l’agent d'affaires, le financier louche, le déclassé qui a besoin d’elle et qui, par conséquent, est pour elle un instrument docile. Des pleutres comme Ferry ou comme Tirard, par exemple, sont les grands hommes francs- maçonniques. Ils sont soutenus, protégés, repêchés.
Prenez la liste de tous les hommes en vue adeptes de la Franc-Maçonnerie, et vous y verrez figurer tous les noms d’hommes compromis dans de douteuses affaires, dans des virements suspects, flétris par leur propre parti, les Constans, les Gazot, les Bouteillier, les Paul Bert, lesBaïhaut.
La Franc-Maçonnerie, en effet, n’abandonne les siens qu’à la dernière extrémité. Voyez, par exemple, Tirard. Il est chargé, comme ministre des finances, de cette opération de la conversion qui demandait, avant tout, de la discrétion. C’était le cas ou jamais, pour l’ancien fabricant de doublé, de ressembler à Lamech qui, le premier, eut l’art de mettre les métaux en oeuvre, et de se vêtir comme lui « d’or et d azur » 2 . G était le cas de chanter .
1. Certaines loges, d'ailleurs, sont plus difficiles que d autres. La loge Union et Persévérance refusa de recevoir Eugène Xlaver, de la Lanterne, que la loge Z Ecole Mutuelle fut heureuse d’accueillir.
2. D. — Avez-vous vu votre maît.-. aujourd’hui?
IL — Oui, Très V. - .
1). — Gomment était-il habillé?
R. — D'or et d’azur.
D. — Que signifient ces deux mots?
R. - Qu’un XI.-. doit conserver la sagesse au sein des grandeurs dont il peut être revêtu. {Nécessaire Maçonnique, par E.-J.-C. M“ regV.)