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La France juive : essai d'histoire contemporaine / Édouard Drumont
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LA FRANCE JUIVE

les unes des autres pour applaudir le Vénérable, lintègre ministre « qui avait vu la grande lumière du 3' appartement. »

« On devrait le nommer Tuileur , » dit un Franc-Maçon fameux pour avoir affirmé dans une distribution de prix que Brutus avait été vainqueur à Philippes. « Jamais, depuis le Honduras, des actionnaires nont reçu une tuile pareille. »

Lappui donné par la Franc-Maçonnerie à ses membres, dans c(es circonstances critiques, explique donc suffisamment, sans quil soit besoin de chercher un élément mystérieux, le nombre de recrues quelle fait.

En province, certains hommes, banquiers, notaires, officiers ministé­riels, qui, sans la Maçonnerie, auraient été au bagne dès le début de leur carrière, se sont soutenus jusquà la mort, ont fini même, sinon entourés de lestime publique, du moins officiellement honorés. Il y a dans ce genre des existences véritablement curieuses.

L'histoire du F. - . Guillot est épique et peut être donnée comme spécimen.

Ce Guillot, notaire, maire de Trévoux, chevalier de la Légion d'honneur, membre du Conseil général, président de la commission départementale, haut dignitaire de la Maçonnerie, était le" grand électeur du département. Quand il mourut, au mois de mai 1883, ce fut un deuil général chez les républicains.

A côté du préfet de lAin, Stehelin, du sous-préfet de Trévoux, Daval, du sous-préfet de Belley, Brun, on vit derrière le cercueil tout le personnel obligatoire et laïque, les membres du conseil municipal de Trévoux, la commission des hospices, la société de secours mutuels, la compagnie des pompiers, lécole laïque, de nombreux maires et conseillers municipaux des communes voisines, des fonctionnaires de diverses administrations; MM. Ghapuis, administrateur, Monnier, chef dexploitation, Clauzel, ingé­nieur, et de nombreux employés de la Compagnie des chemins de fer du Rhône, etc., etc.

On prononça sur sa tombe des discours dignes dun homme qui aurait sauvé la Patrie. Daval, le sous-préfet, fut dun lyrisme invraisemblable et il serait dommage de ne point citer quelques fragments de cette harangue qui donne bien lidée de la littérature républicaine :

Messieurs,

Cest au nom de M. le Préfet de lAin et au mien que je prends la parole au bord de cette tombe, nous réunit une peine commune. Jai été invite