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LA FRANCE JUIVE
d’âpreté tout particulier. Rien pour eux n’est changé; ils haïssent le Christ en 1886, comme ils le haïssaient du temps de Tibère Auguste ; ils le couvrent des mêmes outrages. Fouetter le crucifix le Vendredi-Saint, profaner les hosties*, souiller les saintes images, telle est la grande joie du Juif au Moyen Age; telle est sa grande joie aujourd’hui. Jadis, il s’attaquait au corps des enfants; aujourd’hui, c’est à leur âme qu’il en veut avec l’enseignement athée. Il saignait jadis ; maintenant il empoisonne : lequel vaut mieux?
En constatant la persistance de ces sentiments de haine chez les Juifs, il est impossible de ne point parler un peu longuement de ce sacrifice sanglant, cette accusation mille fois prouvée, et contre laquelle ils se défendent toujours avec l’aplomb qui les caractérise.
Cet usage a-t-il existé réellement? Renan, à propos de l’affaire liszla Elzlar, a délivré aux Juifs un certificat de bonne conduite: « Parmi les calomnies engendrées par la haine et le fanatisme, dit-il, il n’y en a certes pas de plus absurde que celle qui affirme que les Juifs versent le sang à l’occasion de leurs fêtes religieuses. Croire dépareilles histoires n’est rien moins qu’une folie monstrueuse 3 . »
1. Les vitraux de l’église des Billettes que nous reproduisons ci-contre retracent un de ces épisodes qui ont le plus frappé l'imagination de nos pères. En 1290, au moment de Pâques, un Juif, du nom de Jonathas, avait décidé une malheureuse femme, qui lui devait une petite somme dont elle ne pouvait s'acquitter, à lui remettre une hostie consacrée. Dès qu'il eut l’hostie en sa possession, il la perça de son canif ;.le sang jaillit. Le Juif jeta l’ho3tie dans les flammes, mais elle s’élança hors du brasier et vola à travers la chambre. Jonathas reprit l'hostie et la jeta dans l'eau bouillante, qui fut soudain empourprée de sang. Eperdu, le Juif se précipita au dehors en confessant son crime; il fut condamné à être brûlé vif.
<■ La maison et les biens de cet abominable Juif, dit Piganiol de la Force, furent confisqués au profit du roi Philippe le Bel, et le prince donna une partie de cette maison à Reignier Flaminges, bourgeois de Paris, qui y fit bâtir une chapelle qui fut nommée la Chapelle des Miracles.
« Le même prince, voulant contribuer à l'agrandissement de cette chapelle, et que le service divin s’y fit avec plus de régularité et de solennité, donna, l’an 1299,l'autre partie de la maison du Juif aux Frères de la Charité de Notre-Dame, qui en 1286 avaient été institués par Guy de Joinville pour desservir l'hôpital qu’il avait fondé à Boucheromont, dans le diocèse de Châlons-sur-Marne. Ce seigneur engagea en même temps Reignier Flaminges à céder à ces religieux la Chapelle des Miracles, et par ce moyen ils furent mis en possession de toute la maison du Juif et de ses dépendances. » Les lettres patentes, par lesquelles Philippe le Bel donna cette maison aux Frères de la Charité de Notre-Dame, sont en original dans les archives du couvent des Billettes, et sont rapportées par Du Breul dans son Théâtre des antiquités de Paris. Le fief aux Flamans, dont plusieurs hôtels et grandes maisons dépendent, subsiste encore et appartient au couvent des Billettes.
Consulter à ce sujet les Remarques historiques données à l'occasion de la Sainte Hostie miraculeuse conservée pendant pris de quatre cents ans dans l'église paroissiale de Saint- Jean-en-Grive à Pains, avec les pièces originales des faits avancés dans cet ouvrage, par le Père Théodo de Saint-René, carme des Billettes.
2. Revue des Études juives, n° 5.